Algérie

Une lutte au quotidien


Une lutte au quotidien
Les associations trouvent toutes les peines à faire aboutir des revendications telle que l'ouverture des classes spéciales pour faciliter l'intégration des enfants et augmenter l'égalité des droits et des chances de réussite des personnes handicapées.Assis dans son fauteuil roulant, Nabil, un enfant handicapé âgé de 8 ans, corrige un exercice de langue arabe sur son manuel scolaire. Ses parents qui tiennent à son éducation l'ont inscrit dans une classe normale, en 3e année du cycle primaire. Issu d'une famille modeste, Nabil, qui souffre d'une infirmité des membres inférieurs depuis sa naissance, ne peut pas aller dans un centre public spécialisé, et ce, à cause de l'isolement et l'éloignement de son village natal, sis dans la région des Ath Ouacifs (Tizi Ouzou), au pied du mont du Djurdjura. «Son déplacement au centre de rééducation me coûte plus de 2000 Da par séance. Les allocations que je touche pour mon enfant sont insuffisantes pour couvrir tous ses besoins en matière de soins. Mon fils ne percevra de pension qu'à l'âge de 18 ans», regrette son père, Mohammed, ouvrier. La wilaya de Tizi Ouzou enregistre un manque flagrant en matière de prise en charge institutionnelle des handicapés.Les structures existantes ploient sous la pression des demandes d'admission des patients dont le nombre est en perpétuel augmentation.Dans la même wilaya, la direction de l'action sociale (DAS) a enregistré 10 608 handicapés moteurs dont plus de 780 enfants, et ce, sans compter les patients non recensés par la même direction. Rencontrée à la sortie de l'école, sa maîtresse assure que «c'est un élève moyen. Ici, il reçoit tout le soutien et il est satisfait dans tous ses besoins quotidiens, mais par moment, je sens qu'il n'est pas présent en classe. Le gamin ressent quand même ce qui le rend différent de ses camarades? c'est dur».Fort est de constater que les établissements scolaires ne disposent point, à l'image des autres institutions publiques, d'accès aménagés pour ces personnes. En dépit des difficultés qu'éprouve cet enfant à rejoindre son école, qui se situe à près d'un kilomètre de chez lui, il suit son cursus scolaire dans une classe normale, comme tous les enfants de son âge. Les associations des handicapés trouvent toutes les peines à faire aboutir des revendications comme l'ouverture des classes spéciales pour faciliter l'intégration des enfants souffrant d'handicap physique ou mental. L'absence de ces classes spéciales réduit l'égalité des droits et des chances de réussite des personnes handicapées. Nabil s'assoit à la troisième table de la première rangée, derrière. Il ne se plaint pas.La chaleur du vieux poêle à mazout réchauffe bien ses jambes frêles. «Je n'ai pas toujours le temps de m'occuper de lui, je travaille dans le sud et sa maman est femme au foyer. Je paye une vieille femme du village qui s'occupe de son déplacement quotidien à l'école. Oui, je tiens à son éducation et surtout, à ce qu'il garde un bon moral, et ne soit pas atteint psychologiquement ?», dit son père en écrasant une larme. A ce propos, la présidente de l'association sociale «Izri» des handicapés, Mme Beknoun, exige le versement d'une pension aux enfants aux besoins spécifiques ayant moins de 18 ans. Pour elle, ça permettra aux parents, même s'ils ont une couverture sociale, de prendre en charge très tôt et dans de bonnes conditions l'handicap de leurs enfants. Mais Nabil et ses parents ne sont pas les seuls à souffrir de la sorte. Nabil ne demande en fait qu'à gagner en autonomie. «Je veux un fauteuil électrique pour que je puisse venir à l'école tout seul», réclame-t-il. Un appareil qui coûte plus de 300 000 Da, mais que l'on n'acquière chez l'ONAPH qu'au bout d'un véritable parcours de combattant.


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