Algérie

Une loi pour domestiquer la jungle



Une loi pour domestiquer la jungle
Le ministre a invité les entreprises de construction à ouvrir des centres de formation dans les métiers du bâtimentLes importations de matériaux de construction seront réduites.Au moment où le ministre des Finances Mohamed Djellab appelle le citoyen à devoir «payer son loyer pour un logement public», une autre annonce lui fait écho. Elle est contenue dans une déclaration faite mardi à Alger par le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, dans laquelle il annonce que «la loi actuelle sur la promotion immobilière sera révisée prochainement». C'est lors d'une rencontre avec le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Ali Haddad, que le ministre s'est prononcé favorablement pour une révision de cette loi actuelle, et ce, en réponse à des sollicitations des professionnels du secteur. Le ministre a par ailleurs notifié qu'un projet de loi régissant l'activité des bureaux d'études en Algérie «sera incessamment présenté au Conseil des ministres». Il précisera que le nouveau texte portera notamment sur les modalités de fonctionnement et sur la classification des bureaux d'études opérant en Algérie. Evoquant une mesure qui entre dans le cadre de l'économie de devises en cette période de baisse pétrolière pénalisante, le ministre a estimé que, dans un souci de favoriser et d'encourager la production nationale, il sera interdit aux entreprises de réalisation dans le secteur du bâtiment d'importer tout matériau de construction produit localement. Cette mesure sera appliquée graduellement, selon Tebboune, qui rappelle «qu'une instruction a été récemment promulguée dans ce sens.» Cependant, a-t-il averti, «en contrepartie, les producteurs nationaux doivent s'engager à améliorer la qualité de ces matériaux». D'après des chiffres présentés lors de la rencontre entre Haddad et Tebboune, tenue en fin de journée, la production nationale de céramique, un matériau très utilisé dans le secteur du bâtiment, s'élève à 80 millions de mètres carrés/an, alors que les importations de ce matériau se situent autour de 70 millions/m2. Abordant le volet formation, le ministre a invité les entreprises de construction à ouvrir des centres de formation dans les métiers du bâtiment (maçons, plombiers carreleurs, peintres...) au niveau de chaque chantier afin de répondre à la demande importante de main-d'oeuvre. Par ailleurs, le président du FCE a mis l'accent sur la nécessité de «donner la priorité, encourager et aussi améliorer la qualité du produit national pour diversifier l'économie nationale et réduire la facture d'importation de biens et services». Abondant dans cette optique, un membre du FCE a proposé d'offrir aux jeunes, ayant un niveau scolaire très bas, l'opportunité de bénéficier de formation dans ces métiers qui ne nécessitent pas une instruction poussée. Cette rencontre regroupant le ministère de l'Habitat et le FCE, est la deuxième du genre après celle tenue entre le ministre du Commerce, Amara Benyounès, et l'organisation patronale. Il est utile de noter qu'au total 27 rencontres avec d'autres départements ministériels sont prévues par le FCE à l'issue desquelles des commissions mixtes seront mises sur pied pour examiner les contraintes qu'affrontent les producteurs nationaux et identifier ainsi des solutions à ces contraintes, a expliqué M. Haddad. Les résultats de travail de chacune de ces commissions seront soumis au Premier ministre, a-t-il encore ajouté.Par ailleurs, il est également édifiant de relever que lors d'une audition devant la commission des affaires économiques et financières au Conseil de la nation, Djellab ait indiqué qu'une nouvelle démarche était en cours d'élaboration au niveau du gouvernement visant à donner «un aspect économique et commercial» au service public au lieu de «l'aspect social» qui «alourdit la charge du Trésor public en raison de l'importance des subventions» destinées aux transferts sociaux lesquels, selon lui, représentent 30% du PIB/an. Pour ce grand commis de l'Etat, «à l'avenir, le citoyen paiera ce qu'il doit payer dans un hôpital public pour les soins qu'il reçoit» tout en recommandant fermement «que chacun assume ses responsabilités».




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