Algérie

Une localité en marge du développement



Perchée sur les monts de Sidi Ali Bounab, au sud-est du chef-lieu de wilaya, à quelques encablures de la wilaya de Tizi Ouzou, cette bourgade rurale de 11 000 habitants connaît un manque flagrant en matière d'infrastructures publiques.Les projets qui ont été accordés à la commune de Timezrit ces dernières années n'ont pas pu être concrétisés sur le terrain. Perchée sur les monts de Sidi Ali Bounab, au sud-est du chef-lieu de wilaya, à quelques encablures de la wilaya de Tizi Ouzou, cette localité rurale de 11 000 habitants connaît une déficience flagrante en infrastructures publiques. Un état de fait qui inflige un mode de vie pénible aux habitants des 8 villages que compte cette commune. Le raccordement en gaz de ville, celui du réseau d'eau à la station de dessalement de l'eau de mer, la réalisation d'un lycée, d'une maison de jeunes, d'une bibliothèque, de 150 logements sociaux, d'un CFPA et d'une salle omnisports sont autant de projets dont les enveloppes financières ont été accordées, et les travaux entamés dans certains cas, mais aucun parmi ces projets n'a pu être réalisé à 100%. Pour le P/APC, M. Tamesdak, "le retard que connaît ma commune est dû non seulement à l'insuffisance des enveloppes financières accordées, mais aussi à l'indisponibilité d'assiettes foncières". Effectivement, 5 des projets accordés par l'Etat en faveur de la population de Timezrit n'ont pu être concrétisés en raison des oppositions de propriétaires terriens. Récemment, un projet de 150 logements sociaux a dû être délocalisé vers la commune des Issers, après huit ans de tergiversations, sans que les responsables locaux arrivent à trouver un terrain pour ce projet. "Nous avons 5 projets bloqués à cause de l'indisponibilité de terrains, il s'agit d'une maison de jeunes, d'une bibliothèque, de logements sociaux, d'un CFPA, et d'une salle omnisports", dira le P/APC. Pendant les années 90, Timezrit était en permanence le théâtre d'actes terroristes, obligeant les habitants à emprunter le chemin de l'exode en s'installant dans des villes plus sûres. Des maisons abandonnées sont facilement reconnaissables, notamment au village Aït Sidi Amara. Toutefois, ceux qui y sont restés subissent à ce jour les affres du sous-développement. La population locale souffre du problème de pénurie d'eau potable à longueur d'année, sans parler de l'absence du gaz de ville dans une région montagneuse où le froid se fait durement sentir. La conduite de gaz tarde à arriver, puisque le chantier avance à pas de tortue. Les deux entreprises engagées n'auraient pas perçu leur dû depuis des mois, pour un projet dont le coût dépasse 820 millions de dinars. S'il y a une catégorie qui souffre particulièrement de ce blocage, ce sont bien évidemment les jeunes. Cette frange de la société est le maillon le plus faible dans ce tourbillon du sous-développement. Durement touchés par le chômage, ils ne disposent actuellement d'aucune structure pour pratiquer les activités culturelles et sportives, et par conséquent ils sont livrés à eux-mêmes. Quant au lycée, actuellement en travaux, sa mise en service a dû être reportée plusieurs fois, car il a été bâti sur un terrain accidenté, et son coût a été revu à la hausse à plusieurs reprises. Pendant ce temps, les lycéens de Timezrit sont contraints à se déplacer à bord de bus très vétustes à la ville des Issers pour poursuivre leurs études. Sur le plan économique et financier, cette commune est loin derrière les autres localités avoisinantes, étant donné qu'elle ne dispose pas de zone industrielle, et le peu de commerces qui y existent ne suffit pas à faire vivre toute la population locale. Du coup, les demandeurs d'emploi doivent se déplacer loin de leur ville pour trouver du travail. D'après le P/APC, le budget total de la commune ne dépasserait pas 4 milliards de centimes, toutes dépenses confondues. Il estime que ce montant est insuffisant, vu le retard enregistré jusque-là en matière d'infrastructures de base. Il ajoute que certaines localités de sa commune ont besoin d'être raccordées aux réseaux d'électricité, eau potable, assainissement et celui du gaz de ville. Même le réseau routier est dans un état catastrophique. Le CW 151 reliant Timezrit à la ville Issers est exigu. Très fréquenté, cet axe n'a subi aucune opération d'élargissement depuis l'independance. Un autre chemin, reliant le chef-lieu au village Aït Messaoud en passant par Aguni Teghadiwth, est dans un état de détérioration avancé. La direction des travaux publics a dégagé une enveloppe de 7 milliards de centimes pour son revêtement, mais cela ne pourrait se faire qu'après l'achèvement des chantiers de gaz.
Les travaux d'aménagement ont été abandonnés en attendant le passage des conduites de gaz de ville qui tarde à arriver. Ainsi, sur le volet sécuritaire, il reste beaucoup à faire à Timezrit, malgré l'existence d'une caserne de l'Armée nationale populaire et plusieurs points de contrôle. Ne disposant toujours pas d'une brigade de la Gendarmerie nationale et encore moins d'un commissariat de police, les citoyens, pour accomplir toutes sortes de formalités en rapport avec ces corps de sécurité, se rendent aux Issers, chef-lieu de daïra. D'après un bon nombre d'habitants à qui nous avons parlé, Timezrit a longtemps souffert de marginalisation de la part des responsables, notamment ceux de la wilaya.
N. OUHIB


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