Algérie

Une légende ne meurt jamais




publié dans le Quotidien d’Oran le 23.12.2022
par Mohamed Seghiouer*

Le Président Boumediène a donné sa vie pour construire un Etat et édifier un pays, à partir de rien.

Par quoi commencer ?

Où sont les cadres, les institutions, les rouages ?

Comment faire tourner la machine ? Avec quels outils ?

Déjà, à l'indépendance, il n'était pas facile de gérer les affaires publiques même provisoirement, en attendant l'installation de nouvelles institutions.

A cette époque, ils étaient une poignée d'Algériens formés à l'école française qui devaient composer un Exécutif provisoire et mettre en place une Force pour maintenir à tout prix l'ordre public, sachant bien que l'OAS ( organisation de l'armée secrète) continuait ses attentats dans une stratégie du désespoir, de la terre brûlée, en lançant des attaques contre les quartiers où habitaient les Algériens. Le but de l'OAS était de faire répliquer pour créer le chaos et faire basculer le pays dans un enfer. L'objectif était de pousser au soulèvement les quartiers européens contre les Algériens.

D'ailleurs le général De Gaulle dira en substance, au sujet du départ des colons : «Cela ne leur serait pas arrivé si l'OAS ne s'était pas sentie comme un poisson dans l'eau. Ils ont été complices de vingt assassinats par jour. Ils ont saboté les Accords d'Evian, qui étaient faits pour les protéger ! Ils ont déchaîné la violence et, après ça ils sont étonnés qu'elle leur revienne en plein visage».

L'Algérie, dans ce désordre, ce terrorisme et ces tueries de l'OAS, se mettait en place et posait les bases provisoires pour l'application des Accords d'Evian dont Charles De Gaulle, lui-même, estimait avoir été sabotés. A ce sujet, il ne faut pas oublier que le Président Boumediène avait manifesté son désaccord sur ces Accords qu'il estimait, à juste titre, comme le Général De Gaulle, aussi étonnant qu'il puisse paraître, qu'ils étaient plus en défaveur de l'Algérie, puisqu'ils auraient été rédigés pour protéger les colons (Dixit De Gaulle).

Le 5 juillet 1830, la France entre sur Alger et colonise l'Algérie.

Le 5 juillet 1962, l'Algérie devient indépendante et devait acquérir sa souveraineté.

Pour les Algériens l'esprit général était de mettre fin à l'Algérie française pour donner naissance à la République algérienne. Ainsi, une longue page de cent trente-deux années est donc tournée. Mais il a fallu attendre quarante-cinq ans, que le 5 octobre 1999, pour que le Parlement français reconnaisse enfin l'existence d'un «état de guerre» en Algérie( 54-62) alors qu'il a toujours été question «d'évènements», de «troubles de l'ordre public» perpétrés par des «bandits «,par des «terroristes «,par des rebelles, par des fellagas» qui, en réalité étaient de vrais résistants, de vrais maquisards, de vrais moudjahidines, de vrais combattants pour la libération nationale.

L'Algérie était devenue indépendante dans un pays sans «rien ». Tout était à faire, à construire, à installer, à édifier dans tous les sens du terme. Il fallait lutter contre différents et de multiples obstacles. Le pays n'avait plus de médecins, d'enseignants, d'ingénieurs, de fonctionnaires etc. etc..

Certes beaucoup de Français, amis de l'Algérie durant sa lutte, des anticolonialistes, des insoumis au service militaire français, se sont portés volontaires pour apporter leur aide au balbutiant lancement de la construction du pays, détruit et pillé par les colons pieds-noirs, mais c'était, bien évidemment, insuffisant. Il fallait urgemment prendre les rênes de l'Administration, de l'Education nationale, de la Police, du Commerce et des autres domaines d'activité. Il n'était pas question de chercher des « diplômés « de haut niveau ou autres experts, il n'y en avait très, très peu, voire pas du tout dans certains secteurs. Le seul certificat d'études primaires était accepté dans la majorité des postes d'emploi. La volonté, le patriotisme, et le nationalisme servaient d'énergie, de dynamisme. Des années de tâtonnements, d'essais, d'expériences ont été nécessaires jusqu'à l'avènement du 19 juin 1965, où le colonel Houari Boumediène, prenait les rênes de la gestion du pays et devenait le président du Conseil National de la Révolution et ensuite le président de la République.

Devant la situation compliquée, et un certain blocage de la société algérienne, ainsi qu'au manque d'infrastructures, d'industries et autres entreprises économiques, dès le 29 juillet 1965, sont alors signés avec la France des Accords sur les hydrocarbures, et vers une amorce d'un développement industriel. Le 8 avril 1966 une coopération culturelle et technique fut signée, ce qui donnera lieu à une arrivée de coopérants français. Ainsi donc, d'Etat à Etat, l'Algérie dès ce mois de juillet 1965, devait négocier pour de « nouveaux rapports » entre pays producteur et consommateur. Et donc pour cela, pour mettre en pratique cette nouvelle politique, il fallait un «outil » performant à la hauteur de cette nouvelle stratégie, pour un pays qui sort d'une guerre et qui se construit. C'est ce rôle qui fut attribué à la Sonatrach. Cette Société Nationale de Transport et de Commercialisation des Hydrocarbures, sous l'égide du ministère de l'Industrie et de l'Energie, devait donc voir son élargissement considérable avec une extension de son champ et domaine pour se lancer dans la transformation et la recherche.

Le Président Boumediène devait donc, sur la base de l'édification nationale et surtout d'une souveraineté, faire modifier la question des concessions, notamment, par les décisions du 24 février 1971 et l'ordonnance par la suite du 12 avril 1971. On peut facilement se souvenir des commentaires et des réactions mondiales suite à cette décision souveraine, surtout qu'à l'avenir, aucune activité d'exploitation ne pourra se faire ou s'exercer en « individuel », comme avant, sauf en association avec Sonatrach, qui restera seule détentrice de toutes décisions, de la direction, étant seule propriétaire des titres miniers. A ce titre, le Président Boumediène et les dirigeants de Sonatrach avaient décidé de garder une partie de cette richesse du sous-sol, pour la traiter et la mettre sur le marché algérien sous forme de produits finis, tout en gardant une bonne relation avec ses clients étrangers, sous forme de contrats à long terme.

Pour tout un chacun, que ce soit en Algérie ou à l'étranger, il était de notoriété sans équivoque que le Président Boumediène, dans son âme patriotique, attachait une incommensurable rigueur et fermeté pour asseoir une base solide, quant à la voie de l'industrialisation du pays. Il ne lâchait rien et restait ferme. Il fallait développer l'économie nationale et mettre en valeur toutes ces nouvelles ressources énergétiques.

Le volet industrie chimique

De 1962 à 1967, il ne faut surtout pas le cacher, le domaine public de la chimie était médiocre, et en balbutiement, avec des actions et des méthodes de « bon » bricolage sans plus, pour exister dans ce marché. Plusieurs entités travaillaient un tant soit peu, comme ça venait, sans rails, sans forme de coordination. De petites unités artisanales faisaient ce qu'elles pouvaient selon leurs moyens. Devant ce constat, il a été décidé, en décembre 1967, la création de la Snic (Société Nationale des Industries Chimiques) en charge d'exploiter, de développer et de gérer les industries chimiques éparses dans le pays qui travaillaient sans coordination avec des équipements démodés.

La Snic devait moderniser les unités de production, et réorganiser tous les circuits de distribution et de commercialisation. Plusieurs usines devaient voir le jour pour développer le plus rapidement possible l'industrie chimique.

L'industrie minière

Le secteur minier, s'il a été le pourvoyeur des fourneaux de France, aura été quelque peu délaissé, désarticulé à l'indépendance, puisque le pays manquait de techniciens, d'ingénieurs, de géologues et autres chercheurs, mais après sa nationalisation, la SONAREM qui devait voir le jour en mai 1967, a donné une impulsion déterminante à ce secteur, puisque le pays avait donc récupéré en totalité ses ressources minières. Cette société s'est lancée dans la recherche et l'exploitation des gisements du sous-sol, avec l'exploitation des mines et des carrières.

Vers 1972, Sonarem, en progression régulière à partir de 1970, disposait déjà d'une trentaine d'unités de production et de 6 bases de recherches avec un effectif de près de 14.000 personnes. La Sonarem, outre le minerai de fer, avait dans ses prérogatives, la gestion, la recherche et l'exploitation des concentrés de zinc, de plomb, de cuivre, mais aussi du mercure, du phosphate, du baryte, du sel, de marbre, etc…

Le Président Boumediène attachait une grande importance à ce secteur stratégique et n'hésitait pas à se déplacer dans les unités pour s'enquérir de la bonne marche de l'exploitation. A ce titre, il devait d'ailleurs visiter, en juin 1970, la mine de fer de Béni-Saf, avec à sa tête Yadi Morsli Mohamed, le tout premier directeur qui en assurait la gestion jusqu'à sa fermeture, à la suite de l'épuisement du gisement de minerai.

A partir de Béni-Saf, le minerai de fer à haute teneur en fer était exporté vers plusieurs pays étrangers, à partir de son port, où de gros minéraliers pouvaient entrer et accoster, sans aucun problème, au poste de chargement, aujourd'hui démoli. La passe d'entrée avec un tirant d'eau de quelques 10 m de profondeur, ne permet plus aujourd'hui, le passage, qu'aux embarcations de pêche. La profondeur de la passe n'atteint plus que quelques 80 cm, à cause de l'ensablement qui engorge l'accès, entre la jetée nord et est.

Pire, aujourd'hui l'ensablement s'est aggravé et devient critique, toujours un peu plus, car l'épi perpendiculaire à la jetée nord, réalisé il y a peu d'années, et qui aura coûté des milliards, sert de «parapet sous-marin», en forme de pyramide, au flux de sable qui s'amoncelle et glisse pour s'étendre et s'élargir, à l'image d'une dune de sable.

A Béni-Saf, ce phénomène est connu de tous et anime des discussions interminables sur les causes, les effets et les solutions. D'ailleurs, en saison estivale, des personnes installent leurs parasols à l'angle de cet épi et se baignent au niveau de la passe d'entrée au port. Cela ne devrait pas être toléré.

Industrie sidérurgique

Là aussi, le Président Boumediène gardait, avec la collaboration des hauts cadres et des technocrates, une information précise et n'ignorait pas que les autres unités avaient, évidemment, besoin de produits intermédiaires pour leur activité. Il fallait que cela se passe en parallèle. Ainsi donc, la Snc, la Sn.métal et bien d'autres devaient voir le jour. Des centaines de sociétés et d'entreprises verront alors le jour, à pas de géant. Les citer, serait fastidieux, mais citons quand même quelques unes, comme Sonic, Sonelec,Sonarem, Sonacome, Sonatrach, Sonacob, Ofla, Onat, Snta, Sonacat, Snlb, Snmétal, Sncg, Snic,Sniv, Sonipec,Onapo, Oncv, Oap, Onp etc..etc.

A partir de là, les hautes instances, sous l'impulsion du chef de l'Etat et de son cercle décisionnaire, lancent une politique de planification, une stratégie de développement économique et social. Il faut absolument édifier une bonne économie, mais essentiellement bâtir une indépendance économique.

Souvenons-nous de ces nombreux plans, tel le Plan Triennal 1967-1969 axé sur une industrie lourde qui pourrait influer sur les autres économies, aux fins de reconstituer des capacités de production.

Souvenons-nous aussi, du Plan Quadriennal 1970-1973 qui se réservait une priorité aux investissements productifs. Plusieurs entreprises ont été alors créées, avec des volets de formation tant universitaire que professionnelle, pour un vrai décollage à l'horizon 1980 qui supposait une récupération des ressources naturelles. Il y a eu une dizaine de plans spéciaux, sous la houlette du Président Boumediene, vers un équilibre régional dans le pays, aux fins de fixer des jalons d'un développement partout, grâce à cet effort de développement. Ne s'arrêtant pas là, le Président Boumediène avait proposé, dans des objectifs généraux, un autre Plan Quadriennal 1974-1977 avec des projets-investissements productifs, sachant toute la crédible solvabilité extérieure de l'Algérie.

Pour toutes ces réalisations, le Président Boumediène et ses équipes n'ont pas lésiné sur le réseau routier national, auquel s'ajoute la fameuse route transaharienne qui reliera le Nord au Sud, Algérie, Niger et Mali, et le réseau ferré, avec ses 4.000 km qui couvrent le nord du pays et aussi quelques régions du Sud. Il y avait aussi les ports (8 de commerce importants et 5 secondaires) et aussi les aéroports les plus importants (Alger, Annaba, Oran, Constantine). Les Télécommunications n'étaient pas en reste puisque l'Algérie était reliée à l'Europe par 2 câbles et aux pays voisins par un câble inter-maghrébin.

La Santé

Par ailleurs, le secteur de la Santé a enregistré d'énormes efforts pour ce qui est de l'infrastructure sanitaire avec 25 nouveaux hôpitaux mis en service dès 1965. A cette période, sous la gouvernance de Boumediéne, il y avait 12.500 lits en médecine générale, 7.000 lits en chirurgie, 2.000 en pédiatrie, 3.000 en maternité, 1.300 en ophtalmologie, et 1.000 en oto-rhinolaryngologie.

Dans le cadre de l'A.M.S (Assistance médico-sociale), plus de 80 % de la population recevaient gratuitement les soins et les médicaments. Et dès janvier 1974, la gratuité sera totale pour les soins dans tous les établissements hospitaliers. C'est dire toute l'importance que donnait l'Etat à ce secteur prioritaire et d'importance considérable. Par contre, les responsables du secteur étaient bien conscients qu'il manquait encore beaucoup de médecins, puisque selon les statistiques, il n'y avait qu'un médecin pour 8.000 habitants. De gros efforts pour la Formation ont été faits pour atteindre, dès 1977, un nombre de 1.000 médecins par an, alors qu'il n'y avait que 100 en 1972.

Le volet administratif

Pour le Président Boumediène, il fallait assainir aussi le secteur administratif, tenter d'éradiquer la corruption qui commençait à polluer les services, et lutter contre le gaspillage. Il y avait également la question de l'Agriculture qui, il faut le reconnaître, à l'époque, était à son apogée, ainsi que l'épineux problème de l'importation de produits essentiellement alimentaires, secteur qui grevait une grande partie des recettes venant des hydrocarbures, dont le pays en effet, tire une grande richesse. Boumediène était au fait que la population augmentait considérablement et qu'il fallait donner du travail à des milliers de personnes chaque année.

Et si demain, les ressources du sous-sol n'arrivent plus à subvenir aux besoins du pays ?

C'est indubitablement cette condition qui a fait prendre conscience à l'équipe du Président Boumediène. Il fallait infléchir cette condition qui inquiète et sensibiliser plus encore cette génération des défis, quand on pense au vide et au manque de tout, laissés par les forces coloniales et au caractère de la terre brûlée appliquée par l'O.A.S. Les défis, il y en avait pléthore que ce soit pour le pétrole, contre la misère et la faim, lutte pour la dignité, pour industrialiser les régions, lutte contre l'analphabétisme.

Pour le Président Boumediène, le moment de nouvelles batailles était venu.

Hélas, les circonstances, que l'on connait, ne lui ont pas laissé le temps d'arriver aux succès escomptés. Il devait disparaître en ce tristement célèbre 27 décembre 1978, avec seulement 13 ans de gestion du pays et juste 16 ans après l'Indépendance. Bien trop peu de temps et pourtant la cadence de travail était maintenue, à plus forte raison quand on sait que le président lui-même était toujours au travail. Il dormait peu et sillonnait le territoire, allant au contact du peuple et écoutant les doléances et les besoins des Algériens.

Issu d'une famille très modeste et paysanne, dépossédée et spoliée de ses terres par la colonisation qui avait fait venir, vers 1850 des colons d'Espagne, d'Italie, de Malte et de Lorraine. En effet, il y avait cette osmose entre lui et son peuple, cette chaleur humaine nulle part pareille ailleurs, sans nul doute, qu'ayant eu cette enfance rude, il connaissait la fierté, la dignité des fellahs, des agriculteurs, des ouvriers et comme on le disait à cette époque, cette masse laborieuse, et leur amour pour la terre du pays. Enfance rude et difficile certes, mais propulsée dès son jeune âge, au-devant des problèmes des adultes et des hommes, notamment en un certain 8 mai 1945. Comme le dit si justement, Nacer Djabi, spécialiste de la Sociologie de la politique algérienne, « Houari Boumediène, reste, dans l'imaginaire collectif des Algériens, le symbole d'une Algérie forte, au niveau régional et international ». « Il est le seul président algérien à bénéficier, tant d'années après sa mort, d'une même aura et d'une même opinion positive ».

En effet, 44 ans après sa disparition, le Président Boumédiène reste vivant dans le cœur de la grande majorité des Algériens qui, lui vouent un immense respect et une reconnaissance jamais démentie.

Bien que dans le cercle informé à Alger, depuis quelques semaines l'inquiétude était palpable sur le plan de la santé du président. On le savait malade et les médecins à son chevet comme les prières, hélas n'ont rien pu faire. Et c'est le 27 décembre 1978 que l'effroyable nouvelle devait tomber partout, à l'échelon mondial et dans toutes les agences de presse et journaux. La terre entière fut secouée par cette terrible nouvelle, qui fera bousculer tous les programmes, à tous les niveaux, et qui le plus « explosif » devait rendre l'Algérie et son peuple, orphelins de Houari Boumediène.

A ce jour, il reste que le président est décédé suite à une cause encore inconnue, une « maladie » qu'il aurait contactée lors d'un déplacement en Irak. Toutefois, plusieurs versions, plusieurs doutes, plusieurs avis n'abondent pas dans ce sens, mais plutôt qu'il aurait été victime d'un assassinat, ce que l'humanité ne saura sans doute jamais. Cela est plausible tant le Président Boumediène faisait parler de lui, de ses actions sur le plan international et tant l'Algérie, en 13 ans, avait pris son envol et un essor certain lui était favorable, sans compter ses prises de positions pour les intérêts du Tiers-Monde, sa vision entre la différence Sud-Nord, de ses soutiens à tous les progressistes et souvenons-nous qu'Alger était devenue la Mecque des Révolutionnaires. Cela en faisait, un homme à abattre et même à ce jour, il fait de l'ombre à plusieurs ennemis de l'Algérie qui, quoi qu'on en dise, reste jalousée et convoitée. Et c'est dans cet état d'esprit que le peuple algérien lui aura dédié un pacte pour l'éternité, qui se relayera de génération en génération, et qui gardera le souffle pour reconnaitre que cet homme était un homme hors-norme, une légende qui ne mourra jamais. Pour l'éternité.

Cet homme, un président aimé, aura été unique. Une légende ! Une belle légende pour l'Algérie !

*Ancien correspondant de presse




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