Algérie

Une journée nationale pour la presse



Une journée nationale pour la presse
Exercer «sans restriction» son métier. C'est ce que le président de la République promet à la presse nationale à laquelle il a dédié spécifiquement la journée du 22 octobre. Abdelaziz Bouteflika se décide-t-il enfin à choyer une corporation à laquelle ses égards n'ont pas été justement assez grands, assez marqués durant ses trois mandats '
Le rapport du chef de l'Etat avec la presse nationale a-t-il évolué ' La question se pose à la lecture du message que le président de la République a adressé à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse. En soins à l'étranger, Abdelaziz Bouteflika a pourtant saisi cette occasion pour «m'adresser à vous, eu égard au message et au rèle efficient du secteur par le passé et présentement». Reconnaissant ainsi le rèle des médias, le chef de l'Etat a tenu à «réaffirmer l'engagement de l'Etat à doter la presse nationale et le secteur de l'information de mécanismes juridiques et de différentes formes de soutien». Cet engagement officiel, Abdelaziz Bouteflika le motive par le souci de «lui (la presse) permettre de s'acquitter de ses nobles missions sans restriction à sa liberté afin qu'elle puisse accéder à la place de choix qui lui revient dans le monde de l'information et du savoir. Et, dans un geste voulu significatif de cet engagement, le président de la République a, «eu égard à la place de ce secteur dans la promotion de l'homme, la défense des fondements de la société et la contribution au développement global, décidé de décréter le 22 octobre prochain, Journée nationale de la presse, au même titre que les autres catégories socio-professionnelles». Un choix que le chef de l'Etat justifie «en hommage à la parution, le 22 octobre 1955, du premier numéro du journal El-Mouqawama El-Djazairia (La résistance algérienne), organe du Front de libération nationale (FLN) et de l'Armée de libération nationale (ALN), d'autant que nous célébrons le cinquantième anniversaire de l'indépendance nationale». Cela même si le choix d' El Moudjahid, lancé en 1956 en tant qu'organe central du FLN, aurait été davantage pertinent, légitime du point de vue historique et eu égard à la personnalité de son principal fondateur (Abane Ramdane), que celui du journal de la résistance algérienne, paru sous forme de fascicules. La symbolique présidentielle, néanmoins, reste à relever, le chef de l'Etat allant jusqu'à reconnaître les sacrifices consentis par cette corporation. «Saluant vos efforts et les sacrifices des générations successives de journalistes, (je) tiens à vous féliciter tous pour ce nouvel acquis en reconnaissance pour vos luttes, vos contributions et votre rèle au service du progrès et de la prospérité de la nation», souligne-t-il dans son message. Un tel engagement, de tels hommages appuyés suffiront-ils à faire évoluer le rapport d'Abdelaziz Bouteflika avec les journalistes et médias nationaux ' La question reste pertinente, le chef de l'Etat n'ayant pas entretenu des rapports sereins avec la presse nationale, n'ayant pas manqué de la stigmatiser durant son premier mandat en traitant les journalistes de «tayabet el hammam». Mais aussi dans la mesure où le chef de l'Etat n'a jamais accordé d'entretiens aux médias ou journalistes algériens, privilégiant plutèt les organes étrangers. Voire, les médias publics (agence presse services, la télévision et les radios ainsi que les journaux) n'ont été autorisés qu'à être des relais. Mais c'est un rapport davantage coercitif que le président de la République a entretenu avec plusieurs journaux privés, sujets à maintes reprises à des fermetures, à multiples formes de pression financière mais aussi à des incarcérations. A ce propos, l'incarcération durant deux ans du directeur du journal francophone Le Matin, Mohamed Benchicou, motivée officiellement par une infraction à la législation des changes, s'avère l'exemple probant. Sans omettre les peines infligées à plusieurs journalistes durant les deux premiers mandats présidentiels. Et cela même si les dispositions pénalisantes à l'encontre des journalistes aient été officiellement atténuées en 2011 et que le libre droit à l'information soit de même entériné et qu'une certaine ouverture du champ audiovisuel soit consacrée. Alors, le président de la République s'est décidé enfin à choyer une corporation qu'il n'a cessé pourtant de malmener '


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)