Algérie

Une journée d’information lui a été consacrée à Bouira Comment gérer le stress des examens


Publié le 30.05.2024 dans le Quotidien l’Expression
Le candidat ne doit jamais être laissé seul face à des questions qui lui paraissent insolubles.
Le stress des examens est unique en son genre.
À l'approche des examens, une fébrilité s'observe chez les responsables du secteur aussi bien les profs, les élèves que les parents d'élèves. Chez les premiers, la tension est causée par un souci: tout va-t-il se passer comme prévu? En d'autres termes: tous les candidats arriveront-ils à l'heure? Tous pourront-ils continuer jusqu'à la fin des épreuves? Pour les profs, tous les sujets sur lesquels les élèves seront examinés seront-ils abordables?
Pour les élèves comme pour leurs parents: que va-t-il se passer en cas d'échec? Exclusion? Redoublement?
C'est pour répondre à toutes ces interrogations, qui sont les signes d'un stress profond, qu'une journée d'information et de sensibilisation a été organisée, hier, au niveau de la bibliothèque principale par Algérie poste.
Le sujet est, on l'aura compris: le stress. Comment l'expliquer pour mieux le combattre? C'est ce à quoi se sont attelés essentiellement l'inspecteur psychopédagogique Toufik Benroudha et la psychologue Fatma Djouhri, de la DAS. L'intervention du psychopédagogue s'est développée sur le thème: comment se préparer psychologiquement aux examens?
Nous savons que le stress est un phénomène qui naît face à une situation pour laquelle, on n'a pas ou, on pense qu'on n'a pas de réponses, et dont les conséquences pourraient se révéler si préjudiciables. Ce stress peut être un inhibiteur de premier ordre de notre volonté. C'est pourquoi, il est nécessaire de le combattre. Comment?
En ayant une grande confiance en soi. En se disant par exemple qu'un examen est nécessaire. Il est une manière d'évaluer nos capacités. L'élève dispose quand même d'une certaine expérience. Il a eu tant de fois l'occasion d'être testé sur ses connaissances. Et cela s'est plutôt toujours bien passé. Il n'y a pas de raison pour que cela foire, cette fois.
Des conseils de ce genre, l'inspecteur psychopédagogique a eu, lui et les 9 centres spécialisés de la wilaya, tout le loisir de les prodiguer. Or, qui dit confiance en soi, dit forcément volonté et travail qui est une façon de se préparer à affronter ce type d'épreuves que constituent les examens de fin d'année.
La psychologue de la DAS, sans rejeter le stress, préfère aborder la problématique sous un autre angle: les angoisses. Elle y voit deux types: l'angoisse objective et l'angoisse pathologique. La première est guérissable. Il suffit d'aider le sujet à reprendre confiance en soi, en lui faisant prendre conscience de ses capacités. Le psychologue qui détecte ce genre de défaillance use de persuasion, mais aussi de suggestion. En principe, ce n'est pas bien difficile de se débarrasser de cette angoisse. Le sujet finit par comprendre très vite qu'il se trompe de se mettre dans cet état né de sa propre imagination et d'autosuggestions négatives. Au contact de ses propres moyens et des sollicitations extérieures, il se découvre plein de ressources et d'intelligence.
À la différence de cette angoisse objective, il y a l'angoisse pathologique. Celle-ci se révèle dans la vie un véritable handicap. La plupart des échecs lui sont imputables. Pas seulement sur le plan scolaire, mais même professionnel. Ici un simple conseil ne suffit pas. Il faut mettre en place une thérapie qui consiste en un réapprentissage des bons réflexes face à des situations simulées. Le soutien psychologique du psy adossé à celui du père est généralement indispensable.
C'est pourquoi, la conférencière pointe ici du doigt la responsabilité de certains parents. L'enfant dans ces moments de crise doit se sentir épaulé, estimé, encouragé et aimé. La plupart des enfants se sentent abandonnés et souffrent donc d'un déficit d'affection.
La période des examens est donc, par essence, celle du stress et des angoisses. Aussi, selon les deux conférenciers, est-ce le moment où l'élève, futur candidat, ne doit jamais être laissé seul face à des questions qui lui paraissent insolubles, alors que les réponses sont en général en sa possession. Il suffit que quelqu'un les lui montre.
Ali AMZAL