Algérie

Une journaliste de la chaîne 3 suspendue de son poste de secrétaire générale de la section syndicale de l'UGTA : Les pressions contre les journalistes s'accentuent



Les pressions s'accentuent sur les journalistes des médias publics qui manifestent leur devoir de donner une information impartiale, assurant ainsi leur mission de «service public». Après la suspension ? doux euphémisme pour éviter le mot «censure» ? d'une émission politique à la Radio Chaîne 3 et la rétrogradation de son animatrice, ainsi qu'une révision de la grille des programmes de la même chaîne, les journalistes font face à de nouvelles formes d'intimidationC'est le cas notamment de Hamouche Hafida, journaliste à la Chaîne 3, suspendue de son poste de secrétaire générale de la section syndicale de la Chaîne 3 après la suppression de sa rubrique. Elle explique dans un post sur Facebook : «Après la suppression de ma rubrique de la grille de la Chaîne 3, voilà que l'union locale de Sidi M'hamed décide, à son tour, de me suspendre de mon poste de SG du syndicat des journalistes de la Radio algérienne.
Prétexte : ma non-participation au 13e congrès de l'UGTA qui s'est tenu au mois de juin dernier. Six mois après, la notification m'est parvenue, hier. Une décision qui n'a pas touché les autres syndicalistes qui n'ont pas pris part à ce congrès. En fait, les véritables raisons ont trait à ma position de défense de la notion du service public en ma qualité de journaliste et de syndicaliste.»
Il est important de souligner qu'un «petit hirak» a eu lieu ces dernières semaines dans certaines rédactions d'institutions publiques, à l'instar de la Radio nationale Chaîne 3, où les micros étaient tendus à toutes les voix composant la scène politique algérienne. Les autorités publiques ont choisi de siffler la fin de la récréation en effectuant des changements à la tête de la Chaine 3 pour faire entrer la radio francophone dans le rang.
Ces entraves au droit de couvrir l'actualité politique du pays, en toute impartialité, a suscité un élan de solidarité des professionnels des médias. Une pétition en faveur d'une presse libre a recueilli plus de 350 signatures. Une initiative pour la sauvegarde de la presse algérienne s'en est suivie, regroupant des journalistes de tous horizons qui, malgré leurs différences, s'accordent sur le fait qu'il est urgent aujourd'hui de fédérer leurs efforts pour sauver la corporation.
Ils s'élèvent, bien sûr, contre «les contraintes imposées aux institutions médiatiques qui empêchent les journalistes d'accomplir leur devoir professionnel», mais aussi contre l'arrestation de journalistes (Sofiane Merrakchi, Abdelmonji Khelladi et Azeb El Cheikh). «Leur emprisonnement, les placements sous contrôle judiciaire et les interdictions de sortie du territoire national imposés à Khelaf Benhadda, Saïd Boudour et Adlène Mellah, entre autres, sont liés à leur engagement professionnel en relation avec la chose publique et que cela constitue une forme d'assujettissement et d'intimidation», écrivent-ils dans leur première déclaration.
Et de souligner : «Nous prenons à témoin l'opinion que nous, femmes et hommes journalistes algériens, sommes engagés à accomplir notre mission de manière professionnelle et équilibrée et que nous sommes empêchés, dans divers médias, de faire notre travail dans le respect des exigences de la déontologie de la profession. Nous exigeons du pouvoir de cesser d'imposer la censure aux médias publics et privés et de porter atteinte aux libertés médiatiques afin de garantir le droit du citoyen à une information objective et neutre.
Nous appelons les professionnels des secteurs public et privé à être solidaires pour défendre leur liberté et leur noble profession, objet, une fois de plus, de violations flagrantes.»
La déclaration a été signée par plus de 260 journalistes professionnels, dont de nombreux journalistes de la radio et de la télévision publiques. Le fait est que les journaux télévisés de l'entreprise publique EPTV sont raillés sur les réseaux sociaux pour leur traitement de l'information, versant dans le déni ou dans la propagande. Pour les journalistes qui y travaillent, cette prise de position est avant tout «une affaire d'honneur».


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