Algérie

Une interdiction qui revient cher aux entreprises



  Le pays est donc contraint d’acheter très cher du matériel neuf à des coûts prohibitifs dopés par un euro fort. La crise économique internationale qui continue à frapper durement certains pays d’Europe au point de mettre en faillite bon nombre de leurs entreprises, contraintes de brader leurs engins et équipements de production pour honorer leurs créanciers, était pourtant une excellente opportunité pour notre pays et nos entreprises, engagés dans d’ambitieux programmes de développement, de se rabattre sur ce juteux marché pour s’équiper à moindre coût. S’il est tout à fait vrai que ce gigantesque marché d’équipements rénovés pouvait donner lieu à des malversations que seraient tentés de commettre certains chefs d’entreprise indélicats en faisant passer du matériel d’occasion pour du neuf, la solution n’aurait pas dû consister en une mesure aussi radicale. L’Etat aurait pu mettre en place des instruments de contrôle qui s’appuient sur une législation particulièrement sévère envers les fraudeurs. Ce sont des dizaines de millions d’euros que l’Etat algérien a ainsi perdus sans pour autant être parvenu à faire de l’article 50 en question une disposition opposable à l’ensemble des opérateurs économiques activant en Algérie. En stipulant «sauf disposition contraire» l’alinéa 1 de cet article a, en effet, ouvert la voie à diverses interprétations ayant déjà permis à certains chefs d’entreprise, bénéficiant de protection en haut lieu, de déroger à la règle en important des équipements d’occasion à des conditions de paiement pour le moins opaques. Ces informations régulièrement portées à l’attention du gouvernement par les associations patronales, notamment le Forum des chefs d’entreprises, n’ont suscité aucune réaction de nature à reconsidérer cette disposition du reste reconduite par la loi de finances pour l’année en cours. L’Algérie continuera donc cette année encore à perdre d’importantes ressources en devises en faisant le bonheur des sociétés industrielles, notamment européennes, dont les usines d’équipements continueront à tourner en partie grâce aux commandes de nos entreprises.              
 


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