Algérie

Une instruction sans impact '


Une instruction sans impact '
Les facilitations annoncées pour l'ouverture de comptes bancaires et l'obtention de crédits à l'investissement dans la dernière instruction de Sellal auront t-elles l'impact souhaité ' Annoncées lors de la dernière rencontre gouvernement-Ugta-patronat et détaillée dans une note adressée à huit départements ministériels, ces facilitations semblent, d'ores et déjà, insuffisantes non pas par leur contenu mais par les moyens dont disposent les banques pour leur application. L'on se souvient qu'après l'obligation de l'utilisation du crédit documentaire pour le financement des opérations d'importation dans le cadre de la loi de finances complémentaires 2009, les banques n'étaient pas préparées à ce changement, particulièrement en matière de capacités humaines. L'Association des banques et établissements financiers (Abef) et les dirigeants des grandes banques nationales avaient soulevé ce point. Il a fallu une longue période d'adaptation via la formation pour appliquer la mesure de la LFC 2009. Le même problème se posera pour l'application des décisions que vient d'annoncer le Premier ministre. Les banques continuent en effet à travailler de manière caduque sans recourir aux moyens modernes. A titre illustratif, elles attendent toujours la mise en place du traitement informatique des données des clients. Idem pour d'autres changements pouvant leur permettre de rentrer dans l'ère de la modernisation. La débureaucratisation de la relation entre les banques, les particuliers et les entreprises nécessite tout un arsenal de moyens et non pas de simples décisions sans planification et études au préalable. Certes, ces mesures sont les bienvenues dans une conjoncture ou l'Algérie cherche à relancer son économie et à améliorer la qualité du service public. Mais, à elles seules, ces mesures n'apporteront pas de grands résultats. Il est clair et le délégué général de l'Abef l'a souligné hier, les procédures en question «imposent aux banques de se moderniser, pour se «connecter avec les autres institutions» en rendant l'information économique disponible, sans enclavement administratif comme c'est le cas actuellement, dans la majorité de nos institutions financières appelées aussi à densifier leur réseau. Car, avec l'autorisation accordée aux retraités d'ouvrir des comptes bancaires pour toucher leurs retraites, les agences bancaires seront prises d'assaut dans les villes. De même qu'il y a la nécessité d'élargir leur présence là ou leur présence est faible. Ce qui nécessité des investissements et des plans de recrutement. Sinon, on ne fera que transférer la pression des bureaux de poste aux agences bancaires. On n'aura finalement rien réglé. Ce ne sont là que quelques points qui restent minimes par rapport au chantier global de la réforme financière. C'est en fait tout le système qui a besoin d'être revu pour contribuer efficacement au financement de l'investissement.
S.I.
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