Algérie - A la une

Une inquiétante épidémie Cascade de forfaits en coupe d'Algérie



La nouvelle est tombée en pleine semaine : la TRB Bab El Oued, AB Barika, CRB Mila et CRBB Arreridj, ne se sont pas déplacés pour disputer les quarts de finale de la coupe d'Algérie et, ce, pour diverses raisons. Les trois premiers pour des problèmes d'ordre financier et le quatrième en raison du départ massif de ses joueurs. Un forfait qui, en s'ajoutant à ceux déjà enregistrés plus tôt dans la saison, démontre que les équipes n'arrivent plus à subvenir à leurs besoins. Que se passe-t-il ' On ne parle pas là de petits clubs de régional venant de se créer et aux effectifs «limités»... Seuls les mieux nantis ont encore des équipes en lice dans les compétitions et faisaient partie des outsiders en début de saison. Les C Chelghoum Laïd, la JSE Skikda, en reconstruction il est vrai, ont une excellente école de handball dont les juniors ont réalisé une belle saison. Est-ce un hasard si trois de ces forfaits étaient des déplacements chez l'un des leaders de la division ' Le quatrième, le CRB Bordj Bou Arreridj, saigné à blanc, devait, lui aussi, d'ailleurs, se mesurer face à une belle équipe, un des «gros» du championnat. Même si, évidemment, les équipes forfait ne l'avoueront pas, nombreuses sont les suspicions de «forfaits confort» qui, pour le prix d'une amende, éviteraient de coûteux déplacements, des défaites assurées, des risques de blessure et, ce, sans conséquence importante (un forfait = zero point, une défaite =1 point) au classement. Est-ce bien raisonnable ' Est-ce bien fair-play ' Est-ce bien ce que nous voulons pour notre sport ' Si ces suspicions sont fausses et qu'effectivement ces clubs n'étaient pas en mesure de présenter un effectif minimum pour ces rencontres, alors, c'est, peut-être, encore pire. Cela voudrait tout simplement dire que nous nous sommes vus «trop beaux» et que des clubs faisant partie des 15 ou 20 plus gros de notre élite resteraient encore très fragiles. Que ce soit la première option ou l'autre (et c'est probablement un mélange des deux), voilà le genre de nouvelles dont on se passerait bien. Les clubs de D2 n'ont pas d'amende financière lors d'un forfait, si le tarif était le même concernant l'élite, les présidents y réfléchiraient par deux fois. 50 mille dinars d'amende pour un forfait simple, c'est bien plus cher qu'un déplacement en bus. Selon le cahier des charges, critères 2010/2012 pour le championnat de 2e division, un forfait simple coûterait 50 000 Da, la moitié de la somme perçue est reversée au club adverse. Toute amende impayée au cours de la saison sportive, quelle que soit sa nature, entraînera l'impossibilité pour toutes les sections du club de participer aux Play-offs.

Il faut appliquer le règlement dans toute sa rigueur
Appliquer simplement les sanctions financières serait déjà une bonne chose, cela renflouerait les caisses de la fédé et dédommagerait les clubs lésés par ces forfaits (bien sûr si la moitié est réellement reversée !) Les formations algériennes qui ont faussé le championnat ont justifié leur retrait par un manque de finance. Voilà plusieurs années que les clubs crient famine sans jamais répondre favorablement aux sollicitations de leurs responsables sportifs des ligues ou des fédérations. Cette année, à la surprise générale, les quatre clubs apparurent bien sur la liste des engagés au double tour du championnat et de la coupe d'Algérie présentée début de saison. Mais, samedi dernier, ces clubs annonçaient que le public devrait encore patienter pour les voir animer ces tours de la plus prestigieuse des compétitions nationales. «Nous souhaitions vraiment participer aux compétitions nationales et même internationales, cette année», avouent les présidents de ces clubs. «Après six mois d'efforts intenses, nous n'avons pas été en mesure de rassembler les ressources financières, nécessaires pour les moyens techniques et organisationnels que nous avions déjà mis en place avec nos partenaires. Et c'est le c'ur lourd que nous retournons ces invitations en déclarant forfait. Nous serions ravis d'aller au dernier tour à l'avenir mais, malheureusement, la conjoncture économique ne le permet pas cette année. Nous et nos partenaires allons désormais nous attacher à conserver le peu d'argent pour débuter le championnat.» Du côté des joueurs, la déception est également bien présente. «Notre club existe depuis près de quatre décennies.», soulignent ces derniers. «Nous avons toujours honoré nos engagements et, pour ce que je considère comme l'un des plus grands moments de notre vie. Et il est impossible de ne pas dire que c'est l'une des compétitions les plus légendaires. Nous allons continuer à travailler avec l'intention de nous y rendre dans le futur. Nous sommes très reconnaissants envers les ligues, les communes et les âmes charitables pour leurs aides. L'une de nos particularités est de ne pas s'engager dans un programme sans avoir les ressources nécessaires pour être pleinement compétitifs. Cela a toujours été le cas durant notre histoire». Du côté de la FAHB, la réponses est claire : «Nous avons élu une équipe en comptant sur son engagement à rassembler tous les acteurs dans une perspective de modernité, de développement et de promotion de notre passion à tous, le handball mais le nerf de la guerre a fait défaut. Nous savons que dans l'esprit de tous il s'agit d'un moment-clé dans la vie de notre institution commune, un moment de rassemblement, de positionnement, de prise de décisions importantes où l'engagement de chacun d'entre nous prend un sens. C'est aussi un grand moment festif qui permet de mieux se connaître». La 44e finale depuis l'indépendance a eu lieu 48 heures plus tard, soit le vendredi 28 septembre au Palais des sports d'Oran et remportée par le GSP.
Y. B.


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