Algérie

Une inflation de 4,8%: Les marchés annoncent la température du Ramadhan



Le niveau de vie des Algériens ne devrait pas connaître d'amélioration dans les prochains mois, selon un bilan du mois de juin sur le taux d'inflation rendu public hier par l'Office national des statistiques.

Selon l'ONS, le rythme-moyen d'inflation annuel en Algérie (juillet 2008 à juin 2009/juillet 2007 à juin 2008) a atteint 4,8%, contre 4,4% l'année dernière. La hausse des produits de large consommation, notamment les produits agricoles frais, fait des coupes sévères sur le budget déjà très sollicité des ménages algériens. La hausse du taux d'inflation au mois de juin dernier est le résultat d'une progression de 5,7% de l'indice brut des prix à la consommation au cours du premier semestre 2009, précise l'ONS selon lequel la croissance des prix à la consommation s'élève à 5,2% pour le mois de juin 2009 par rapport à juin 2008.

 La flambée des prix au premier semestre 2009 s'explique par une hausse de 8,1% des produits du groupe des biens alimentaires, avec une hausse fulgurante de 16,7% pour les produits agricoles frais. Par contre, les prix des produits alimentaires industriels ont enregistré une légère baisse (0,6%). Les produits manufacturés enregistrent une hausse de 2% et ceux des services de 6,2%, au cours du 1er semestre, précise l'Office. En fait et excepté la baisse des prix des huiles et graisses (-13%), tous les autres produits du groupe alimentation s'étaient inscrits en hausse au cours des six premiers mois de 2009 par rapport à la même période de 2008, dont notamment les poissons frais (28,9%), la viande ovine (22%) et les légumes (20,4%).

 La tendance à la hausse du coût de la vie en Algérie entre juillet 2008 et juin 2009 est ainsi palpable, avec des niveaux d'inflation record pour des produits de large consommation. Par ailleurs, la même tendance haussière est observée par l'ONS pour le mois de juin 2009 par rapport au mois de mai, ce qui ne présage rien de bon pour la bourse des ménagères pour le prochain mois de Ramadhan. Selon l'ONS, l'indice des prix à la consommation a enregistré une variation négative soit -1,1% par rapport au mois de mai, une baisse de moindre ampleur que celle relevée le même mois de l'année précédente (-2,1%). Cette tendance qui intervient pour le 3ème mois consécutif (-0,4% en avril et -1,6% en mai), est due essentiellement à la diminution des biens alimentaires (-2,4%) résultat d'une baisse des prix des produits agricoles frais (-5,7%), notamment les légumes (-19,7%) et poissons frais (-10,2%) en juin dernier par rapport au mois de mai. Par contre, les produits alimentaires industriels ont enregistré une hausse de 1,5%, au cours du mois de juin dernier par rapport au mois de mai. Cette hausse est due à l'augmentation des prix des huiles et graisses (+5,2%) et des sucres et produits sucrés avec +4,7%. Les produits manufacturés, quant à eux, ont connu une augmentation de 0,4%, ainsi que les services avec 0,2%.

 Les chiffres de l'ONS, qui confirment la baisse du niveau de vie des Algériens, avec un taux moyen pondéré d'inflation de presque 5% par mois et plus de 4,5% annuellement, est le résultat d'une baisse drastique de l'activité économique, accompagnée par une hausse quasi généralisée de l'ensemble des produits alimentaires, que ce soit pour les produits agricoles frais, secs ou industriels. La tomate de saison est à plus de 50 DA, la pomme de terre oscille selon les régions entre 25 DA et 35 DA, les haricots à plus de 100 DA et la laitue autour de 60/70 DA/kg, alors que la viande ovine se négocie autour de 700 DA le kilogramme. Ce qui donne une idée plus ou moins précise des prix des produits agricoles et des viandes à moins d'un mois de Ramadhan. Et, non seulement les prix des produits à large consommation ne baissent toujours pas, mais surtout le pouvoir d'achat des Algériens s'effrite de plus en plus, balançant de larges franges sociales, même avec un salaire régulier, sur les rivages d'une pauvreté à peine déguisée.

 Les chiffres de l'inflation pour les mois de juillet et août seront à ce niveau éloquents de cette chute dramatique du niveau de vie des Algériens. Sans que le gouvernement n'y trouve la parade en réorientant les dividendes des recettes pétrolières vers des secteurs créateurs de richesses, ou une politique sociale plus volontariste pour sauvegarder les grands équilibres sociaux. Il y a également ce silence lourd, très lourd de l'UGTA qui avait, par le passé, défendu bec et ongles le pouvoir d'achat des travailleurs, même si la bipartite n'est pas d'actualité ces temps-ci.




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