Une inauguration historique

Cela fait plus de trente ans que le projet du métro d'Alger a été planifié. Autrement dit, cela se passait durant les années 1970 du temps où le président Houari Boumediene était à la tête du pays.
Le projet a été lancé dans les années 1980 pour un réseau comprenant 64 km de galeries. Les études ont été faites au départ par la RATP et les travaux ont été confiés à des entreprises allemande et japonaise. Les travaux ont connu un très lent avancement, principalement dû aux difficultés financières qu'a vécues l'Algérie durant cette période. Durant les années 1990, il a été décidé de revenir au projet du métro en l'amputant de son itinéraire initial d'environ 80%. Le marché a été attribué aux entreprises algériennes EMA, COSIDER et SIDER. Ces dernières rencontrèrent plusieurs difficultés : manque d'expérience, crise financière, obstacles relatifs au sous-sol et impératifs sécuritaires. Aussi, ces entreprises n'ont pu réaliser que quatre stations en 15 ans. L'Entreprise du métro d'Alger (EMA) a lancé en 1999 un avis d'appel d'offres international et à partir de là, plusieurs entreprises ont pris part à ce projet au fil des années. Le retour à l'amélioration de la situation financière et économique de l'Algérie a permis à partir de l'année 2000 à relancer les travaux de creusement des tunnels avec beaucoup plus d'efficacité. L'exploitation du métro a été confiée au groupe français RATP. Il faut dire que ce groupe est le cinquième acteur de transport public dans le monde. Il est implanté dans plus de 12 pays ; son chiffre d'affaires a été de 4,57 milliards d'euros en 2010. Pour ce qui est de la première phase du métro, la ligne 1, étalée sur une longueur de 9,5 km de voie double, est composée de dix stations dont neuf souterraines à quais latéraux, et une station en surface à trois voies et deux quais centraux à Haï El-Badr. Toutes les opérations sont gérées d'un poste de commandes centralisées (PCC), et ce, H24 et 7 jours/7. Chaque station est dotée de deux à sept accès équipés d'escaliers mécaniques. Les travaux de réalisation de l'extension vers El-Harrach sont entamés depuis juillet 2008. La ligne 1 compte aussi une autre extension vers la Place des martyrs et une autre vers Aïn Naâdja et Gué de Constantine. Selon les responsables du projet, la station des Fusillés, à Ruisseau, est «appelée à devenir un véritable espace de transport multimodale avec une station de métro, le tramway, le téléphérique, en plus des taxis et des bus, et ce, tout en précisant que ce quartier présente un point stratégique, puisqu'il relie plusieurs destinations, à savoir Kouba, Hussein Dey, Bir Mourad Raïs et la banlieue d'Alger». La station des Fusillés, ont-ils ajouté «dessert le quartier d'El-Anasser qui deviendra bientôt la future plateforme administrative d'Alger et la future centrale des transports».