Une importante manifestation musicale avortée et un public pénalisé

A. LemiliUne importante commune de la wilaya de Constantine, dont nous tairons le nom pour ne pas compromettre l'avenir d'une association qui s'occupe notamment d'évènements musicaux, a, via une nouvelle structure créée il y a à peine trois mois, décliné une intéressante offre d'organisation d'un festival international de la guitare au motif que le coût de la prestation étalée sur quatre jours n'était pas raisonnable pour ne pas dire estimé trop onéreux. 830 000 dinars pour un plateau de qualité, «des guitaristes de renom dont au moins un d'origine algérienne a joué avec Paco de Lucia. Un son de qualité, quatre prestations de genres différents : jazz, classique, moderne et flamenco», dira l'un des deux responsables de l'association en question, qui s'est ému que le refus soit plus «justifié par la ranc?ur de notre vis-à-vis» à hauteur de la nouvelle structure chargée de dynamiser une commune prometteuse en ce que son nouveau maire a d'ambitions pour ses habitants, toutes tranches d'âge et hobbies concernés. Il y a lieu effectivement de souligner la formidable attention accordée par le premier édile pour ses ouailles, comme en ont témoigné les manifestations organisées jusque-là même si elles ont la particularité d'être passées inaperçues et pour cause le sevrage, d'une part, dont la population a été victime depuis bien longtemps et une communication défaillante d'autre part.Nous demandons à K et H, les animateurs de l'association, les raisons précises du refus affiché de la commune de leur proposition, qui les avaient sollicités, alors que c'était des personnes bien intentionnées : «En fait, la personne chargée de la gestion de la nouvelle structure dont les activités sont multiples, sachant qu'elles ne sont pas strictement limitées à la musique, mais également au sport, aux loisirs et au tourisme, a une dent contre nous parce qu'un jour nous avons décliné sa contribution à une activité artistique, pour la simple raison qu'elle ne répondait pas à ce que nous voulions de qualitatif pour le public. Sauf que cette personne se prenait pour une pointure dans son domaine... du moins c'est ce qu'elle pensait très certainement», précisera à notreintention K.La rancune tenace a ainsi pris le pas sur l'éthique, voire le devoir du service public. Ce qui n'a pas pour autant refroidi les responsables de l'association sachant qu'ils ont proposé le spectacle à l'office culturel du chef-lieu de wilaya qui y a pleinement adhéré, accepté l'offre financière et ne retenant qu'une idée, celle de proposer au public de Constantine une manifestation inédite. «En fait, pourquoi, au-delà de la sollicitation de deux responsables de la première commune nous avons retenu celle-ci ' Tout simplement le terrain était des plus propices parce que vierge jusque-là de toute activité musicale de qualité, mais également parce que légitimement nous voulions être les pionniers d'une expérience artistique que nous savions réalisable et porteuse aussi bien pour l'association que pour les musiciens, la commune, la population et les jeunes en particulier. D'ailleurs, nous envisagions à la longue d'en faire un rendez-vous international incontournable et pourquoi pas parvenir à son institutionnalisation. La ville de Tabarka en Tunisie est l'exemple parfait de ce qui peut se réaliser et réussir dès lors qu'il existe des volontés et, pour ceux qui s'en souviennent, cette ville frontalière a démarré très timidement sur le thème du jazz et nul n'aurait parié un kopeck sur ses initiateurs. À l'heure actuelle, Tabarka figure sur l'agenda des plus prestigieuses des formations de jazz», développera passionnément K., histoire de nous convaincre encore plus et surtout exorciser de noires idées.Lui et son compère et associé ont tellement galéré, et la Tribune qui aura été l'un des seuls quotidiens à les accompagner du début jusqu'à ce jour est bien placé pour témoigner de leur pugnacité.A. L.