Une importante firme installée en Algérie

Des Américains pour le 2ème port d’Alger Le domaine portuaire algérien attire de plus en plus les opérateurs internationaux, notamment américains, qui s’intéressent à la modernisation et l’extension des ports existants. Ils s’intéressent à la création de nouvelles infrastructures ou de projets structurants comme celui que projette de construire, dans le delta des Issers, dans la wilaya de Boumerdes, «Algerian Development Corporation» (ADC), une société de droit algérien à capitaux américains, explique à l’APS son dirigeant, Adam Iskounen. Créée en 2003 entre le groupe singapourien Portek International via sa filiale Portek America et la société Entami Corporation, une société américaine dirigée par M. Iskounen, l’ADC a déjà à son actif la réalisation du terminal à conteneurs au port de Bejaia, en partenariat avec l’Entreprise portuaire de Bejaia (EPB), avec un investissement de 25 millions de dollars.Entré en fonction en juin 2005, le terminal, géré par Bejaia Mediterranean Terminal (BMT), une société formée par EPB et Portek International à travers ADC, a développé de nouvelles performances dans le traitement du conteneur et l’utilisation rationnelle des espaces d’entreposage, faisant passer de 8 à 20 conteneurs par heure et par poste de travail, la moyenne des conteneurs traits, et de 2.000/2.500 à plus de 10.000 celles des conteneurs emmagasinés au port de Bejaia. ADC est également en discussion avec plusieurs ports, comme ceux de Annaba et de Skikda, pour des projets de gestion portuaire et maritime, avec notamment l’idée de créer de nouvelles structures ou ce que les spécialistes appellent un corridor logistique Nord-Sud et Est-Ouest, pour faciliter le transport des marchandises et équipements. Il s’agira, explique M. Iskounen, de mettre en place la chaîne logistique qui permettra d’assurer, dans de bonnes conditions, le transit des marchandises qui arrivent dans les ports du nord vers le sud du pays et, de même dans le sens est-ouest, le long des Hauts Plateaux. Le projet du delta des Issers, conçu comme une alternative au port d’Alger, est présenté comme un pôle industriel intégré, qui comprendra notamment un système portuaire avec un port marchandises, un chantier naval, des silos, un terminal à conteneurs et autres infrastructures maritimes, mais aussi des complexes sidérurgique et pétrochimique, une centrale électrique, une station de dessalement d’eau de mer, un centre des affaires et une ville nouvelle. Selon M. Iskounen, les travaux de ce complexe intégré, qui doit mobiliser un financement de près de 7 milliards de dollars, «pourront être lancés en 2007 pour s’échelonner sur une dizaine d’années et s’étendre sur 4 à 5.000 hectares, dont un tiers sera gagné sur la mer». «Nous sommes actuellement en phase de pré-étude pour présenter le projet aux autorités gouvernementales algériennes. Les études, une fois le feu vert obtenu, avanceront rapidement. Elles se feront avec l’US Trade Development Agency qui a aussi financé une récente étude sur les ports algériens réalisée en partenariat avec Global Insight», explique M. Iskounen. A une question sur son appréciation de la coopération algéro-américaine, il répondra que la situation va en s’améliorant du fait même de la paix et de la sécurité retrouvées, de l’apaisement social qui s’installe avec la réconciliation nationale, l’amélioration du climat des affaires et la stabilité politique, sociale et le développement économique du pays. Réda Amarni