Une image poignante

Une femme qui s'est installée devant la porte d'une résidence universitaire de garçons, tient dans ses bras un bébé qui doit avoir à peine deux ans.
Portant un voile noir, bravant le froid glacial de cette matinée, elle est assise sur des cartons étalés par terre. Le visage crispé et ridé, elle serre l'enfant qui sanglote dans ses bras. Il est clair qu'il a froid mais il ne peut pas le dire, il n'a que les cris et les larmes pour s'exprimer. Aucun être humain sensible ne peut résister à cette image. Contrairement à la première, celle-ci, dont l'âge ne dépasse pas la quarantaine, n'insiste pas beaucoup auprès des passants. Elle lance de temps en temps : «Elah yahafdhak aaweni», (Que Dieu te protège, aide-moi) avec parfois une certaine hésitation. C'est le c'ur lourd que nous quittons cet endroit, mais surtout cet enfant, ce petit ange au corps très fragile soumis à la dure épreuve du berceau de la mendicité et de la souffrance.