Algérie

Une image à restaurer et des performances à améliorer



Une image à restaurer et des performances à améliorer
Nous ne sommes pas tous corrompus et le pays n'a aucun intérêt à voir déstabilisée une importante entreprise comme Sonatrach?»Ce coup de gueule, poussé publiquement en mai dernier par le ministre de l'Energie et des Mines,Youcef Yousfi, traduit toute l'ampleur du défi auquel la compagnie nationale des hydrocarbures doit désormais faire face pour sortir la tête de l'eau. Au-delà des enjeux stratégiques qu'elle est appelée naturellement à assumer en tant qu'acteur économique majeur, Sonatrach se voit, en effet, contrainte à ?uvrer d'abord à restaurer sa crédibilité et son image de marque, terriblement écornées par les graves scandales de corruption que l'on connaît. Première compagnie d'hydrocarbures en Afrique, quatorzième à l'échelon mondial, Sonatrach est aujourd'hui d'autant plus appelée à donner de nouveaux gages de sa bonne gouvernance, qu'elle doit assumer des rôles de plus en plus névralgiques dans le développement économique du pays, la satisfaction des besoins énergétiques internes, le renouvellement des réserves d'hydrocarbures et la conquête de parts de marché à l'international. Sur le plan interne, la compagnie pétrolière nationale est plus que jamais tenue de prendre les devants pour faire face à une consommation énergétique en constante croissance.A l'horizon 2030, avertissait récemment le ministre de l'Energie, «notre consommation en produits énergétiques se chiffrera entre 80 et 85 milliards de dollars par an». Pour le moyen et long termes, faut-il donc en convenir, le défi pour le secteur de l'énergie, en général, et pour Sonatrach, en particulier, est d'abord de garantir la sécurité énergétique du pays, en mettant surtout en ?uvre les conditions d'une politique efficiente pour aller vers un mix énergétique, où les hydrocarbures conventionnels et non conventionnels pourront se compléter. Et alors que la consommation interne de carburants ne cesse de venir gonfler la facture d'importation et que la demande en la matière est appelée à croître d'année en année pour atteindre les 30 millions de tonnes à l'horizon 2030, Sonatrach devra désormais mettre les bouchées doubles pour accroître et moderniser en conséquence les capacités nationales de raffinage.Gisements en déclinAu côté de l'enjeu stratégique d'?uvrer à garantir la couverture des besoins domestiques en énergie à moyen et long terme, la nécessité d'intensifier l'effort d'investissement et d'améliorer les performances de la compagnie nationale d'hydrocarbures conditionne l'équilibre même de l'économie nationale et surtout son pouvoir d'achat à l'extérieur. Au regard du déclin de la production de pétrole et de gaz, observée ces dernières années, il y a désormais urgence de mobiliser des ressources supplémentaires pour intensifier les activités d'exploration et de forage d'hydrocarbures, aussi bien conventionnels que non conventionnels. Il y va, faut-il le rappeler, d'une source plus que prépondérante de recettes en devises, les contours d'une diversification de l'économie nationale et de ses exportations restantes encore des plus floues. Le déclin avéré des grands gisements du pays et la baisse fortement ressentie de la production et des exportations d'hydrocarbures mettent à nouveau l'Algérie en proie à de graves crises, menaçant à la fois sa solvabilité extérieure et l'équilibre de son budget, dont Sonatrach assure plus des deux tiers.Certaines évaluations d'experts font état d'une baisse de quelque 20% de la production d'hydrocarbures depuis 2006, du fait notamment du vieillissement des grands gisements du pays, les fortes quantités de pétroles et de gaz extraites n'étant que modestement remplacées faute d'investissements soutenus dans l'exploration. Aussi, les défis pour le groupe Sonatrach sont de taille et engagent le devenir même de l'économie nationale.Outre la nécessité d'investir dans la ressource humaine, la compagnie nationale d'hydrocarbures doit s'atteler avant tout à l'amélioration et la rénovation des modes d'exploitation en fonction de l'évolution des gisements existants.Au même temps, l'effort d'exploration doit être soutenu tant qu'il y a quelque chose à découvrir dans le sous-sol et non seulement en réponse au déclin de gisements en activité. Et alors que les non-convetionnels peuvent constituer une bonne option pour l'avenir, Sonatrach doit miser davantage sur l'offshore et se montrer plus agressive à l'international, notamment pour défendre, sinon accroître ses parts traditionnelles sur le marché gazier.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)