Algérie

Une idéologie intemporelle et une vision futuriste



De notre envoyée spéciale à TlemcenWafia Sifouane

Pour le premier jour du colloque «Emir Abdelkader, homme de tous les temps» qu'accueille, depuis samedi dernier, la ville des Zianide dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, Capitale de la culture islamique 2011», il a été question de l'Emir Abdelkader en tant qu'homme d'Etat. Ce thème a été largement débattu et passé au crible par une dizaine de conférenciers, venus du Japon, d'Ukraine, de la Turquie, ainsi que d'autres spécialistes algériens. Ce premier jour a attiré un nombreux public qui est venu au palais de la culture de l'Imama assister aux conférences et débats dont l'intervention d'une jeune chercheuse japonaise, Yuko Tochilbori, de Kyoto University qui a présenté une communication intitulée «la Notion du contrat chez l'Emir». Considéré comme un véritable précurseur et visionnaire, celui qu'on qualifie de fondateur de l'Etat algérien, et au-delà des autres qualités qui lui sont attribuées, s'est également distingué par sa prévoyance. S'appuyant sur de nombreuses recherches, la conférencière a affirmé que l'Emir a eu une longueur d'avance sur notre temps et cela en concluant des contrats avec des non musulmans basés sur des fondements de tolérance. «Les contrats de l'Emir prônent la politique d'une existence pacifique entre les musulmans et les non-musulmans», dira-t-elle en conclusion. Conclusion qui plaide pour la nécessité du dialogue interreligieux et le respect des droits de l'homme, surtout en ces temps où l'individu est atomisé par un système économique qui exacerbe l'égoïsme et le rejet de l'autre. L'indifférence et l'exclusion ont élevé des barrières plus hermétiques et insurmontables que les frontières engendrant ainsi le racisme, l'extrémisme, le fanatisme? Pour sa part, Cedric Ribeyot de l'institut orthodoxe français de Paris, s'est, lui, intéressé au sujet de la transcendance de la personne et de la transcendance de la nation en prenant l'exemple de l'Emir. «Dieu a donné à l'homme les clefs pour transcender sa propre personne, l'émir Abdelkader a ravivé la pensée akbarienne de son maître Ibn Arabi. En se soumettant à son maître (Dieu), il est arrivé de se libérer et à se détacher de la matière», dit-il en ajoutant : «Dieu appelle l'homme à l'unité à la fois dans sa transcendance et dans celle de sa nation, de ce fait toute nation est transcendante», déclare le conférencier. Durant cette première journée, l'assistance a pu découvrir des réalités sur l'Emir Abdelkader qui montrent toute la grandeur et le poids de sa personnalité puisqu'il a su à la fois transposer son côté d'homme pieu et pur pour faire de sa personne un leader hors-pair qui au XIXe siècle a compris que pour vivre en paix avec soi-même il fallait d'abord l'être avec son entourage (les colons). Peu connu de la jeunesse algérienne qui ne sait de l'Emir que ce qu'on a bien voulu lui servir sur les bancs de l'école, son personnage intrigue aujourd'hui un grand nombre de personnes aux quatre coins du monde qui lassées de ce présent vont chercher des solutions dans le passé.Rappelons que ce colloque international est organisé par le Centre national des recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah), en collaboration avec la fondation Emir Abdelkader.


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