Algérie

Une idée française



À un mois de la tenue de l'élection présidentielle en France, le président Emmanuel Macron qui vient d'officialiser in extremis une candidature à sa propre succession semble focaliser son agenda diplomatique sur la crise en Ukraine. Depuis des semaines, il n'a pas cessé de multiplier les entretiens téléphoniques avec ses homologues américain, allemand, britannique et russe. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir une nouvelle fois en urgence ce soir, à 20h00 GMT, autour de la crise humanitaire qui se déroule en Ukraine. Et des consultations vont avoir lieu dans la foulée, à huis clos, entre les 15 membres permanents et non permanents du Conseil en réponse à une demande de la France accompagnée par le Mexique, les deux pays étant à l'origine d'une initiative qui devrait se traduire par un nouveau projet de résolution dont on ne sait quelle sera la teneur. Jusqu'à présent, les projets précédents se sont tous heurtés au veto de la Russie, de sorte qu'il a fallu aux pays occidentaux se retourner vers l'Assemblée générale de l'ONU afin d'obtenir une résolution défavorable pour Moscou mais, cependant, non contraignante. D'ailleurs, au plan du caractère ardu des résolutions du Conseil de sécurité, les exemples des peuples palestinien et sahraoui tendent à prouver qu'il y a beaucoup de choses à relativiser. Idem en ce qui concerne les belles déclarations sur la «neutralité» du sport et de ses instances internationales puisque les condamnations pleuvent sur certains pays et pas sur d'autres, pourtant affichés ouvertement en adeptes du racisme, de l'apartheid et des graves atteintes aux droits humains.Pour en revenir au projet de résolution franco-mexicain, il résulte d'une idée, proposée par le président Emmanuel Macron, en vue de réclamer un arrêt des hostilités, un acheminement de l'aide humanitaire sans entrave aucune et une protection des civils. Le fait que ce projet ne visait pas directement la Russie comme responsable de la crise ukrainienne aurait déplu à Washington au point que les Etats-Unis ont averti qu'ils ne le soutiendraient pas. Consciente des difficultés à venir, la diplomatie française a donc opéré un revirement pour éviter, à la fois, le veto prévisible de la Russie et toutes critiques, notamment de la part de certains pays européens, au moment où la France vient de prendre la présidence tournante de l'Union européenne pour six mois. Un rôle clé et, surtout, compliqué, en cette période de pré-campagne électorale pour la présidentielle d'avril 2022. Certes, Macron est, d'ores et déjà, plébiscité pour un second mandat par la quasi- totalité des sondages mais mieux vaut ne pas provoquer des soubresauts politiques aux conséquences imprévisibles.


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