Samedi, Saïd Mokadem, membre de l'instance de dialogue et de médiation, a dressé pour la presse un premier bilan chiffré des rencontres que celle-ci a eues avec la classe politique, les représentants de la société civile et les personnalités nationales. Duquel il ressort que l'instance a eu pas moins de 300 rencontres au niveau national et plus de 1.300 au niveau des wilayas. Apparemment certain que l'instance a eu à faire à un éventail représentatif des positions et préoccupations qu'expriment les citoyens, son porte-parole a soutenu qu'elle en a tiré l'idée-force qu'il y aurait dans l'opinion publique un large « consensus » sur « la nécessité de l'organisation de la présidentielle comme étant la voie la plus courte pour sortir le pays de l'impasse politique dans laquelle il se trouve depuis 6 mois ».Il a néanmoins précisé que les interlocuteurs de l'instance de dialogue et de médiation assortissent « l'organisation de la présidentielle comme choix à moindre coût politique et économique » de conditions. Qui sont : primo la décrispation du climat politique à travers des mesures d'apaisement, en l'occurrence la libération des « détenus d'opinion ». Secundo le départ du gouvernement Bedoui et son remplacement par un exécutif de compétences nationales. A quoi il faut ajouter la mise en place de l'autorité qui sera en charge de l'organisation du processus électoral en amont et en aval, c'est-à-dire du dépôt des candidatures jusqu'à la proclamation des résultats.
A supposer que l'idée-force que l'instance de dialogue et de médiation prétend s'être dégagée des rencontres qu'elle a eues est effectivement celle qui prédomine dans le corps social et dans la classe politique, alors l'on peut avancer que c'est le pouvoir de fait qui en retarde la traduction pratique en persistant dans son rejet catégorique des conditions posées par les partisans comme lui de l'option de l'élection présidentielle préférable à toute autre. En campant dans le refus de ces conditions, ce pouvoir désespère les acteurs de la classe politique, de la société civile et les personnalités nationale qui ont déclaré accepter le principe d'une sortie de crise par la voie électorale plutôt qu'une transition constituante.
Aux partisans de cette dernière, son rejet inexplicable du point de vue de l'opinion publique offre le carburant à la campagne qu'ils mènent contre l'option de l'élection présidentielle. Ils l'exploitent en effet en présentant le pouvoir qui s'y accroche comme déterminé à enclencher un processus électoral à sa convenance dont il veut en détenir le contrôle comme cela était le cas avant l'historique et extraordinaire insurrection citoyenne qui a mis fin à la longue soumission du peuple à ses « diktats » et à son acceptation, par impuissance, de scrutins électoraux aux résultats par avance déterminés et connus.
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Posté Le : 02/09/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com