Algérie

Une histoire tirée par les cheveux !



L'histoire... tirée par les cheveux, même la presse étrangère s'en est faite l'écho. Ce qui aurait pu être un simple «fait divers» dans la rubrique des marronniers, la Toile Dz, férue de ce qui sort de la «normalité ennuyeuse» et d'un quotidien délavé, l'a transformé en un «événement» ébouriffant !C'est l'histoire d'une lycéenne d'Oran interdite d'entrée en cours à cause de ses cheveux bouclés. Parce que l'aspect «crépu de la kechrouda» n'aurait pas plu au directeur de l'établissement. Naïla, championne d'un sport de combat nous dit-on, s'attire, à la vitesse de l'éclair, la solidarité spontanée, pas seulement des féministes, on peut le comprendre, mais, aussi et surtout, d'une partie de «l'intelligentsia» scandalisée, qui s'est laissée aller à des «envolées logorrhéiques» dignes d'un «J'accuse... ! de Zola, pour «défriser» une regrettable «affaire de discrimination capillaire» ! Même s'il est vrai que tondre une chevelure de femme est un acte de dégradation et d'avilissement extrême qui porte l'opprobre, empêcher une jeune fille de porter une coupe de cheveux à sa guise, qu'elle soit naturelle ou pas, est aussi une atteinte flagrante à la liberté tout court. L'histoire aurait pu s'arrêter là, n'étaient ces préjugés tenaces, datant d'une ère antédiluvienne, qui continuent à tirer le pays vers des profondeurs abyssales, et qui ne risquent pas d'être vaincus, un jour qui ne viendra peut-être jamais. Sommes-nous devenus si insignifiants et si ridicules pour crier au loup, «dévoreur d'hommes» quand le troupeau, grandeur nature, est livré aux quatre vents ' A-t-on du temps à perdre et des neurones à griller pour s'attarder sur une histoire de coiffure quand le pays fait face à des défis urgents et des menaces des plus flippantes ' Le climat anxiogène qui étreint les Algériens jusqu'à l'apoplexie est certes pesant, trop même, que d'aucuns, supposés nourrir la «sève culturelle», depuis longtemps asséchée, trouvent le moyen de nous conter fleurette en s'attardant et en amplifiant jusqu'à la démesure des potins bidons qui pullulent sur les réseaux sociaux dézédiens... Mais s'il est vrai qu'on ne joue pas aux riches quand on n'a pas le sou comme dirait le poète, sous nos cieux «très particuliers», tout le monde veut jouer au dresseur de fauves quand les animaux de cirque sont des gnous et le chapiteau rempli de nigauds ! C'est dire qu'il n'y a pas pire punition que de donner des auges à astiquer à une personne terrassée par une faim léonine. A s'arracher les cheveux !


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