Algérie

Une histoire de rendez-vous raté Oran et les manifestations culturelles



Une histoire de rendez-vous raté                                    Oran et les manifestations culturelles

Photo : Riad
De notre correspondant à Oran
Samir Ould Ali
Jamais dans l'histoire des festivals et des manifestations culturelles que la wilaya d'Oran a abrités, les organisateurs n'ont donné l'impression d'avoir tiré un quelconque enseignement des précédentes éditions. Qu'il s'agisse du Festival international du raï de désormais Sidi Bel Abbès ' que la cité de Cheb Khaled avait organisé des années durant ', du déjà feu (même si on rechigne à l'annoncer en haut lieu) Festival international du film arabe ou du Festival de la chanson oranaise, on avait la conviction que l'événement se préparait toujours dans l'urgence, présentant les mêmes insuffisances que les éditions qui l'avaient devancé, les organisateurs donnant la nette impression de naviguer à vue avec ce souci absolu, animé par la nécessite de plaire aux autorités, d'être au rendez-vous quelles que soient la qualité de la manifestation et les réactions du public. Les «gens du métier» avaient beau avertir sur les risques encourus, notamment celui de perdre en qualité artistique, ils n'étaient pas écoutés et se retrouvaient même parfois à jouer le rôle du spectateur : «Ils ne veulent pas prendre de risques et ne prennent pas la peine de tirer les enseignements des ratages qui ont déjà été commis. La seule préoccupation est de tenir la manifestation pour ne pas essuyer la colère des autorités politique, même au détriment du rendu», estimaient régulièrement les spécialistes en marge des manifestations culturelles organisées ces dernières années. Résultat des courses : le Festival du raï avait atteint les abîmes et n'intéressait presque plus les
chanteurs du genre, celui, extrêmement onéreux, du film arabe (même s'il est vrai que son organisation n'a jamais été mise entre les mains des Oranais), est devenu la risée de la planète cinéma avant de disparaître, et le Festival de la chanson oranaise n'arrive pas à se débarrasser de son caractère réducteur de manifestation locale destinée à distraire et à divertir comme n'importe quel autre divertissement de quartier.Pourtant, correctement appréhendés et intelligemment gérés par de véritables compétences, ces trois festivals auraient pu permettre à la capitale de l'Ouest d'accéder au statut toujours fuyant mais continuellement rêvé de cité méditerranéenne à fort rayonnement régional. Depuis sa première édition dans les années 1980, le Festival du rai aurait pu constituer un rendez-vous maghrébin, voire africain majeur (malgré la parenthèse terroriste des années 1990) et les très importants investissement et sacrifices consentis pour sa tenue à Oran auraient pu contribuer à débarrasser le Festival du film arabe de sa réputation de manifestation de prestige pour celle d'un festival de cinéma de qualité aspirant à jouer les premiers rôles dans la région et à influer sur le paysage cinématographique national. Il n'en est rien et Oran aura encore une fois raté ses rendez-vous avec l'histoire.




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