Algérie

Une histoire de passion '



Une histoire de passion '
Une interrogation qui a été au centre d'une rencontre organisée, jeudi dernier, à la salle de conférences des Pins maritimes d'Alger, et ce, en marge du 19e SILA. En effet, deux journalistes algériens et un autre sénégalais ont animé une conférence intitulée : «De la page littéraire à la plume romanesque».Les trois intervenants sont revenus sur leurs expériences et motivations personnelles. Le Sénégalais, El Hadji Diagola, est installé en France depuis quatorze ans et a emprunté la voie du journalisme depuis une vingtaine d'années. Après avoir été journaliste indépendant, il est actuellement correspondant de l'Agence de presse sénégalaise en France. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont Pour le meilleur de la paix, Merci les femmes ! et Un Noir à l'Elysée. Il estime, en effet, que le journaliste peut accéder à la littérature. Il a eu un penchant pour la littérature à un âge assez précoce, car devenir un écrivain était l'un de ses rêves.L'écrivain et poète sénégalais, Léopold Senghor, est pour lui une référence uniquement dans la littérature. «J'ai choisi de devenir journaliste pour améliorer mes connaissances sur le terrain. Le journalisme est un passage obligatoire pour aller vers la littérature. Dans le journalisme, nous sommes trop pris par le temps. Nous sommes limités en termes de mots, quand nous travaillons pour un organe gouvernemental. Je suis obligé de me conformer à la ligne éditoriale. Par contre, quand je fais des piges ailleurs, j'attaque le gouvernement. Je dis toute la vérité, preuves à l'appui», déclare-t-il. Sa littérature est tellement engagée que certaines maisons d'édition françaises refusent de l'éditer. «Ma passion, c'est l'écriture. Je veux laisser des traces. Ma conception de la littérature, c'est d'éveiller les consciences. Dans la littérature, je dis tout ce que je veux dire. Je suis passé du journalisme d'information à la littérature engagée. Aujourd'hui, le journalisme est une voie pour aider les autres. La littérature, c'est autre chose», ajoute-t-il.Notre confrère, Smaïl K., chef de la rubrique culturelle au quotidien El Watan - auteur d'un recueil de poésie, Carnets insomniaques, saison hou doué, publié par les éditions Dar El Gharb, en 2003 - a indiqué qu'il a livré à travers son premier ouvrage des expressions et des réflexions. «Il s'agit, dit-il, d'émotions fortes, ressenties au moment de la décennie noire entre 1994 et 1996, où des massacres collectifs se déroulaient au quotidien». «L'écriture journalistique obéit à cinq questions-clés. Notre mission, en tant que journalistes, est d'acheminer l'information vers le lecteur à l'état pur. Nous devons être concis. Dans le postulat, je dois informer. Le talent vient après. Il y a après un moment de solitude et d'exutoire qu'on peut développer dans l'écriture romanesque, nouvelliste ou encore poétique».Pour le journaliste free-lance Hadjer Kouidri, passer du journalisme au roman est un choix subjectif. Si Hadjer a choisi d'intégrer à ses débuts la rubrique culturelle, c'est pour mieux se rapprocher, rencontrer et réaliser des entretiens avec des auteurs de son choix. Elle n'a pas choisi le journalisme pour en faire son métier, mais a plutôt opté pour l'écriture. Une écriture qui est considérée par elle comme son devenir. Cependant, elle pense que l'écrivain doit acquérir un certain prestige et savoir donner une belle image de lui.Hadjer Kouidri rappelle, toutefois, que dans le journalisme, il y a des frontières à ne pas dépasser et que l'autocensure existe. Elle n'est pas partisane de la littérature engagée. Elle est convaincue que tout journaliste développe à la longue un comportement nerveux, mais se lancer dans un écrit romanesque procure sérénité et satisfaction personnelles. «Si dans un écrit journalistique l'information est synthétisée, dans le roman il s'agit d'une extension de l'écriture. Nous sommes plus subjectifs avec une certaine liberté», conclut-elle.




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