Une hausse silencieuse

L'obésité est un problème de santé publique qu'on n'a pas vu venir. Ce n'est que ces deux ou trois dernières années qu'on a commencé à s'alarmer de l'augmentation inquiétante du nombre d'obèses en Algérie, qui a fait sauter lourdement le pays dans le classement mondial. Le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi a alerté, en février 2023, que «le taux d'Algériens en surcharge pondérale atteindrait, en 2030, 46% de la population globale», et que «l'Algérie deviendra parmi les 20 premiers pays du monde touchés par l'obésité et le second au niveau africain (après l'Afrique du Sud), si ce phénomène n'est pas endigué».Des indicateurs à prendre en considération pour éviter de nombreux problèmes de santé, vu qu'il est prouvé scientifiquement que l'obésité est l'une des causes principales des pathologies métaboliques comme le diabète et l'hypertension artérielle et aussi les maladies cardiovasculaires. Mais, qui peut nous dire pourquoi on n'a rien vu venir, et qu'on est resté jusqu'en 2021/2022 pour commencer à se rendre compte de l'explosion du nombre d'obèses dans le pays ' Peut-être qu'on se croyait à l'abri de ce problème de santé publique qui éreinte les systèmes de santé dans les pays développés. Certainement que le changement des habitudes alimentaires soit l'une des causes principales de l'obésité dans le pays. Les sucreries qui ont envahi les bouches, la nourriture fast-food et le manque d'exercices physiques, y compris la marche, que les Algériens pratiquaient beaucoup dans le temps, notamment par manque de moyens de transport, et ce contrairement aux temps présents, sont derrière cette montée brusque et silencieuse de l'obésité. Que faire ' Le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi a annoncé, jeudi à Alger, le lancement prochain d'un Plan national de lutte contre l'obésité, qualifié comme l'un des principaux défis auxquels se trouve confrontée la santé publique, ainsi que l'adoption d'une approche globale axée sur la prévention et la sensibilisation à ce phénomène.
La stratégie de la prévention et la sensibilisation est un axe à multi-usage, qu'on peut appliquer partout où surgissent des problèmes sociaux et de santé, mais certaines situations exigent des solutions adéquates qui vont au-delà de l'axe en question, dont la recherche des causes, le traitement médical et, enfin, la prévention.
Les obèses algériens, notamment les femmes, courent derrière les traitements «miraculeux» proposés sur Internet, malgré leurs conséquences souvent néfastes sur la santé. D'autres adoptent des régimes alimentaires pas très étudiés, ce qui leur cause parfois des problèmes de santé plus graves que ceux qu'on cherche à traiter. Ne faut-il pas suivre ce qui se fait dans les pays développés qui ont vécu cette expérience, et qui sont dans une phase avancée en matière de gestion de ce phénomène, notamment sur le plan médical ' Aux Etats-Unis, l'un des pays les plus touchés au monde par ce phénomène depuis plusieurs décennies, le secteur des médicaments à succès contre l'obésité occupe une place prépondérante dans l'industrie pharmaceutique. Du pain sur la planche de l'industrie pharmaceutique algérienne dans un marché en pleine expansion '