Algérie

Une hausse en valeur et non en volume



Une hausse en valeur et non en volume

Le Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) a annoncé que1,6 milliard de dollars est la facture des importations des médicaments enregistrée durant les huit premiers mois de l'année 2014, contre 1,27 milliard de dollars sur la même période de l'année écoulée, soit une hausse de 28%.La même source signale que les quantités globales ont, par contre, reculé de 12,32% pour atteindre 19 369 tonnes contre 22 092 tonnes durant la même période de comparaison. La hausse de la facture des importations s'explique, essentiellement, par une augmentation de plus de 27% pour les importations des médicaments à usage humain qui ont atteint 1,54 milliard de dollars durant les huit mois de 2014.Bannir les pesanteurs administrativesQuant aux quantités importées des médicaments à usage humain, elles sont passées de 20 815 tonnes à 18 166 tonnes, reculant de plus de 12,72% durant la même période de comparaison déjà relevée. A l'analyse de ces chiffres, il est à signaler que l'augmentation est plutôt en valeur et non pas en volume. Ce qui ne peut s'expliquer que par les prix des médicaments qui ont connu des hausses et l'enregistrement de plus d'une cinquantaine de nouveaux médicaments dans la nomenclature algérienne des produits pharmaceutiques importés au cours de cette période. De l'avis du président de l'Union nationale des opérateurs en pharmacie (UNOP), le docteur Kerrar Abdelouahed, il est inutile de s'alarmer à chaque fois que les services des Douanes publient des chiffres sur la facture de l'importation.«Cette augmentation doit être analysée d'une manière plus fine, car les chiffres des Douanes sont exprimés en tonnes et en dollars. Le ministère de la Santé, à qui notre association demande expressément depuis plusieurs années la publication régulière des statistiques, devrait se pencher sur l'identification des classes thérapeutiques ayant connu une forte croissance, sur l'impact des produits hospitaliers importés par la PCH ainsi que sur la valeur de l'importation des 70 nouveaux produits enregistrés en 2013», a tenu à signaler le Dr Kerrar. Il estime qu'avec cette augmentation de la consommation, si augmentation il y a, «l'Algérie ne fait que combler son retard par rapport à de nombreux pays en développement. La consommation par habitant dans notre pays se situe à 79 dollars. Pour les autres pays, elle est de 200 dollars/habitant pour le Venezuela ; 320 dollars/habitant pour la Corée du Sud, et 221 dollars/habitant pour le Liban», a-t-il indiqué.Et d'ajouter que cela signifie que «le marché national est correctement approvisionné, que la pénurie récurrente sur notre marché est de moins en moins visible et que l'accès des citoyens aux soins est facilité. Comme c'est aussi le résultats d'une politique de remboursement plus efficace, une augmentation des ménages ainsi que l'immense effort budgétaire fourni par l'Etat au niveau des structures hospitalières publiques». Le Dr Kerrar estime que la réduction de cette dépendance à l'importation est «la substitution d'au moins un milliard de dollars par la production, ce qui est par ailleurs largement à notre portée. Nous nous étions déjà engagés, il y a trois ans, à atteindre cet objectif ambitieux à condition que l'environnement du producteur soit assaini et que les nombreux obstacles se rapportant souvent à des contraintes d'organisation ou à une insuffisance de moyens humains et matériels au niveau de nos administrations soient résolus et que les pesanteurs bureaucratiques soient bousculées».Pour atteindre cet objectif, le président de l'UNOP signale qu'il est urgent de procéder à l'actualisation de la liste des produits interdits à l'importation qui date déjà de 4 ans alors que plusieurs dizaines de produits ont été fabriqués depuis 2010. «Notre production a pu élargir considérablement ses parts de marché pour couvrir aujourd'hui 40% des besoins nationaux. Sans production nationale, la facture des importations avoisinerait aujourd'hui les 5 milliards de dollars», a-t-il encore prédit. La direction de la pharmacie au ministère de la Santé est restée, quant à elle, muette face à ces chiffres malgré toutes nos tentatives de prendre attache avec son directeur.




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