A court terme, il n'y aura pas de hausse des tarifs de l'électricité. C'est
en substance ce qu'a déclaré, hier lundi à la radio nationale, le P-DG de Sonelgaz, M. Nouredine Bouterfa.
Depuis au moins cinq ans, la question de la nécessité d'une hausse du
prix de l'électricité est avancée par le groupe pour financer ses
investissements. En janvier 2011, le ministre de l'Energie, M. Youcef Yousfi, avait pratiquement
rassuré sur les intentions du gouvernement de supporter les surcoûts de
production de l'électricité et de ne pas les répercuter sur les clients de Sonelgaz.
«Nous avons établi avec le gouvernement le programme d'investissement du
groupe, s'étalant jusqu'à 2016, et nous avons pris toutes les mesures pour
mobiliser les financements nécessaires. Il se peut qu'il n'y ait pas de demande
d'augmentation jusqu'à 2016», estime M. Bouterfa. «Si
la revalorisation des tarifs n'est pas d'actualité, rien n'empêche le
gouvernement de la demander durant cette période, s'il juge que ses recettes
ont été impactées du fait de la stagnation des prix de l'électricité», a-t-il
ajouté. Il lancera, énigmatique : «Cela dépendra de la politique du
gouvernement et de ses recettes».
Pour M. Boutarfa, les tarifs d'électricité, qui
n'ont pas été augmentés depuis 2005, doivent être revalorisés de 11% chaque
année pour pouvoir financer les investissements liés à l'augmentation de la
capacité de production. Mais ces investissements annuels dont a besoin le
groupe pour les dix prochaines années sont au-dessus de ses revenus, estimés à 250
milliards de dinars réalisés chaque année. C'est le gouvernement qui est venu à
la rescousse de Sonelgaz en comblant ce déficit
financier à travers des crédits bancaires sur 20 ans, une aide financière qui a
permis à Sonelgaz de poursuivre ses investissements. Pour
les années 2012 et 2013, Sonelgaz n'aura pas besoin
de demander une augmentation du tarif de l'électricité, selon son P-DG.
En fait, Sonelgaz avait à plusieurs reprises
réclamé, pour financer son programme d'investissement, l'augmentation des
tarifs d'électricité, mais ses demandes sont restées sans suite, le
gouvernement ayant préféré plutôt apporter un soutien financier au groupe pour
protéger le pouvoir d'achat des consommateurs. Par ailleurs, le numéro1 de Sonelgaz a affirmé qu'aucun délestage n'est prévu par le
groupe durant l'été prochain, une mesure qui avait provoqué l'été dernier une
vague de protestations et des manifestations dans les wilayas du Sud, durement
frappées par de longues périodes de coupures récurrentes d'électricité. Mieux, M.
Bouterfa a promis d'augmenter l'été prochain
l'alimentation de la wilaya d'El-Oued et de Hassi Messaoud (Ouargla) de 100 MW chacune et de porter
l'alimentation de la wilaya de Biskra à 200 MW grâce à un raccordement de 400
KV.
Un bémol cependant : pour mener à bien son programme d'investissement à
l'orée de 2020 et améliorer la production nationale d'énergie électrique, le
groupe Sonelgaz aura besoin de 3.000 milliards (mds) de dinars, soit environ 40,5 mds
de dollars, selon son P-DG. «D'ici à 2020, nous avons besoin de 3.000 mds de dinars, soit 300 mds de
dinars annuellement», pour mener à terme ces investissements. La question se
pose dès lors : où Sonelgaz ira t-elle trouver cet
argent ?
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Posté Le : 24/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com