Une habitude qui se généralise

Constat ? Consommer des produits à la limite de la date de péremption est devenu chose courante dans le comportement alimentaire des Algériens.Même si les nutritionnistes affirment que cela ne peut pas vraiment affecter la santé du consommateur, il n'en demeure pas moins, que cela n'est valable que si ces produits sont conservés suivant les normes, particulièrement pendant l'été. Et à voir ces produits entassés, pêle-mêle, à même les trottoirs on ne peut que s'inquiéter. Vendre des produits périmés est une pratique qu'on trouve un peu partout dans les grandes surfaces, les supérettes, dans certains magasins d'alimentation générale, des marchés et même dans l'informel. Les vendeurs, bien entendu, baissent les prix, histoire d'attirer plus de clientèle. Evidemment tout se joue autour de cette problématique de prix. D'ailleurs nombreux ménages à faibles revenus profitent de ce genre d'occasion où les prix sont au plus bas même si c'est au détriment de leur santé. Certaines personnes, par négligence, ne vérifient même pas si le produit est bon à la consommation ou non. Elles achètent n'importe quoi sans le moindre souci de la qualité ou des risques majeurs pouvant en découler. C'est le cas de Karim d'Alger qui a acheté du fromage à la rue Belouizdad dont la date de péremption a expiré d'un jour. Ce dernier ignore complètement le danger que peut provoquer un produit dont la limite de la consommation est dépassée, surtout en période estivale. Il s'est contenté de nous dire?:?«Ce qui ne tue pas rend plus fort.» Ce qui est étrange, c'est que beaucoup d'Algériens partagent cette idée. La preuve est que nombreux sont les Algériens et Algériennes qui continuent d'acheter des produits alimentaires à la limite de la consommation. Sabrina, mère de quatre enfants, nous a expliqué qu'elle recherche souvent au marché de la place des Martyrs ce genre de produits pour ses enfants. Cette dame nous confie qu'elle est incapable de payer le prix réel des biscuits et du chocolat qui, très souvent sont plus chers. Samira, elle, raconte qu'elle attend expressément la date limite de péremption de certains produits de marque étrangère pour les acheter. Elle a même tenté de convaincre d'autres personnes, de passage, de l'aubaine que représente l'achat de ce genre de produits. Pour elle, cette pratique est très répandue en Europe, notamment en France, où l'on vend ces produits alimentaires dans des espaces bien précis. Ce genre d'attitude devient très fréquent chez nous, témoigne Sofiane de Birkhadem. Ce dernier avait acheté au début du ramadan dernier du concentré de tomates, proche de la limite de la date de péremption à un prix très bas dans un magasin d'alimentation générale dans son quartier. Les exemples sont multiples mais ne se ressemblent pas. D'ailleurs ce genre d'habitude touche pratiquement tous les autres produits notamment les boissons. La dangerosité de celles-ci est manifeste, à cause de la bouteille en plastique qui peut être polluée facilement, sans compter d'autres complications dues à l'exposition au soleil, pouvant rendre ces produits mortels. Il apparaît évident que les comportements alimentaires des Algériens doivent changer.