Une habitation soufflée à Annaba Six morts et huit blessés dans une explosion de gaz

Six personnes ont trouvé la mort, hier, et 8 autres ont été blessées, dans une forte explosion de gaz survenue dans une habitation située dans la vieille ville de Annaba (place d'Armes), plus précisément au niveau de la rue Jemmapes et l'impasse Polyne, à proximité de la mosquée Aboumerouane. L'explosion était telle que la bâtisse s'est effondrée tel un château de cartes. Les ruelles à proximité du lieu de l'accident ont été rendues inaccessibles par les débris et décombres de la déflagration qui a ébranlé toute la vieille ville, aux environs de 5h30 du matin, racontent les témoins sur les lieux du sinistre. Des débris ont été projetés à plusieurs dizaines de mètres de l'habitation. L'explosion a été suivie par un incendie. Et aussitôt la mobilisation fut générale. Les services de la protection civile de la wilaya, ceux de la gendarmerie et de la Sûreté étaient présents sur les lieux de la catastrophe. «Le feu a atteint une hauteur de plusieurs mètres. La bâtisse n'existait plus et la panique était indescriptible. Nous avons alerté les pompiers qui ont été aussitôt sur les lieux», nous a déclaré un citoyen connaissant bien les victimes. Il faut dire que les pluies abondantes qui se sont abattues hier sur la ville, et l'exiguïté des ruelles, ont rendu difficiles les fouilles. Pas moins de 150 éléments de la protection civile travaillaient d'arrache-pied pour retirer des décombres les victimes. «Nous procédons étape par étape pour soulever avec beaucoup de précaution les débris et les décombres pour sortir les victimes. Cette fois-ci, nous travaillons sur la base de renseignements des voisins, nous n'avons pas le temps d'utiliser les moyens de détection», nous a déclaré le directeur des opérations M. Ferroukhi. Les fouilles, rendues difficiles par la fumée, la pluie qui tombait et la vieillesse de la bâtisse, ont continué plusieurs heures. «Nous travaillons doucement car le mur menace de s'écrouler à tout moment», nous a déclaré un officier de la protection civile en nous montrant un pan de mur qui présentait un risque important pour les sauveteurs. Sur les lieux, les policiers éprouvaient des difficultés à contenir la foule de curieux et les membres des familles. Les quatre premières personnes décédées appartenant à une même famille ont été transportées à l'hôpital, mais la fouille continue pour retirer les autres, nous a indiqué le colonel Ferroukhi, peu de temps après le début des opérations de secours. Les premières victimes retirées de sous les décombres sont 4 membres d'une même famille, Boukhatem Yacine (38 ans), sa femme enceinte, sa fille Sirine (11 ans) et le garçon Amine (3 ans). Continuant leur opération de recherche au niveau de l'impasse Polyne (Jemmapes), les services de la protection civile ont, après investigations auprès des voisins, sorti, aux environs de 11 heures, deux autres corps. Il s'agit d'une femme, Maïzi Nassima (60 ans), et sa fille Rayane âgée de 11 ans. Parmi les huit personnes blessées, une se trouve dans un état jugé grave. «Il s'agit d'une femme grièvement brûlée», nous a affirmé un pompier sur place. Plusieurs familles des voisins ont évacué leurs maisons qui ont été fissurées par la déflagration. Un constat des lieux a été fait par les services techniques concernés. Pour ce qui est des dégâts matériels, le directeur de la protection civile de la wilaya indique que trois autres maisons mitoyennes ont été endommagées. Environ une dizaine de voitures stationnées au parking ont elles aussi subi des dégâts causés par les débris projetés par l'explosion. Quant à l'origine de la déflagration, dans le milieu de la protection civile et sécuritaire on privilégie la piste de la fuite de gaz. Les habitants touchés parlent eux de la foudre qui s'est abattue à 5 h 25 et qui a provoqué la fuite de gaz. Notons que parmi les blessés, certains ont reçu les soins nécessaires et regagné leurs maisons à moitié détruites. Le wali de Annaba qui était sur les lieux de l'accident a donné l'ordre aux responsables de l'APC d'évacuer les familles menacées. Elles sont 17 qui vont être évacuées dans une ancienne école située au Caroubier. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de ce drame.