Algérie

Une guitoune dans la rue



Une guitoune dans la rue La ville, que ce soit Oran ou une autre, est pensée, au niveau des institutions publiques concernées qui ont justement pour mission de «penser» la ville, on ne sait comment. Dans les nouvelles cités construites depuis l’indépendance, on a continué à construire sur le modèle laissé par la colonisation, bien que, souvent, «architectement», on aurait pu mieux faire. Mais là n’est pas la question. Ce qu’on appelle le F2 et F3, comme modèle de logements, entassés les uns sur les autres dans des bâtiments aux cages d’escaliers étroites, ne répondent pas aux besoins des Algériens qui vivent souvent avec leurs parents ou ces derniers avec leurs enfants même devenus adultes et parfois mariés, eux-mêmes avec des enfants. C’est pourquoi nos cités sont populeuses quand elles ne sont pas grouillantes. Ce type de logement n’a pas été conçu ni prévu pour des familles nombreuses et un certain comportement et mode de conduite qui diffèrent sur plusieurs plans avec celui des anciens colons. En plus, ils ne répondent pas à nos traditions sociales et culturelles, voire cultuelles. On le voit encore mieux, dans chaque jour que Dieu fait, dans les cités et les quartiers quand il y a un mariage et surtout un décès. Pour ce cas, comme pour l’autre, les deux occasions rassemblent inévitablement la famille élargie au dernier degré parental jusqu’aux belles-familles et les belles-familles des belles-familles. Passe encore pour les mariages pour lesquels il a été inventé des «salles de fêtes» pour ceux qui peuvent se les offrir, ce qui n’est pas toujours évident vu les prix qui dépassent tout entendement et qui sont en passe de coûter, à eux seuls, l’équivalent de ce que coûte tout un mariage quand elles ne consomment pas le plus gros budget de ce que vaut un mariage. Pour un décès et ces «trois jours» traditionnels de viellées funèbres, comment faire quand on habite au dernier étage d’un bâtiment, dans un logement de trois pièces avec une cuisine de moins de quatre mètres carrés ? Depuis la fin des années 1970, les gens ont recours à des tentes de grandes proportions qu’ils plantent carrément dans la rue, la fermant à la circulation. Et depuis, cette pratique est la plus répandue, tolérée par le voisinage et les usagers de la route qui savent qu’il n’y a pas d’autres moyens que celui-là pour recevoir les gens qui viennent présenter leurs condoléances. Et encore, les habitants des quartiers et des ruelles sont mieux lotis que ceux dont le logement donne sur une artère principale qu’ils ne peuvent bloquer à la circulation. Les « penseurs « de la ville seraient bien inspirés de prévoir dans leurs plans d’urbanisme, la construction de « salles polyvalentes « dans les cités et qui peuvent être utilisées pour ce genre de situation et certainement pour d’autres besoins communs des habitants dont on peut recenser une gamme très large et variée.


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