Une guerre non déclarée

El Baraka Plus de 3000 morts par an et plus de 3000 personnes handicapées : ce qui se passe sur les routes en ce moment est une guerre non déclarée. Les années de guerre directe n'ont pas fait autant de victimes. Le dernier amendement au code de la route est pour nous une satisfaction, car il est le fruit des revendications des associations. Les sanctions sont sévères mais la gravité de la situation en Algérie nécessite de telles mesures. L'argent pharamineux qui a été consacré aux campagnes de sensibilisation aussi bien par le gouvernement que par la société civile n'a servi à rien. Mon souhait étant que les sanctions soient appliquées sans distinction aucune quelle que soit la contravention. Nul n'est au-dessus des lois et chacun doit être ' sur place ' sanctionné en fonction de la gravité de son délit. Pourquoi « sur place » ' Parce que sinon, il est toujours possible de faire intervenir des relations. Or, la loi doit être au-dessus de tous. La vie humaine n'a pas de prix. On ne peut pas parler de « dérive répressive » en parlant des sanctions car la vie est fragile et personne n'a le droit de nous la faucher comme ça. Les associations comme la nôtre sont présentes toute l'année sur le terrain ' les actions sporadiques ne servent à rien ' parce qu'en tant que victimes, la sensibilisation est notre seule arme. Nous attendons donc beaucoup de cet amendement. Nous aimerions aussi que chaque wilaya prenne mieux en charge les victimes en ouvrant des centres étatiques de rééducation fonctionnelle. Car si on échappe à la mort dans un accident, on n'échappe parfois pas au handicap. Et se retrouver handicapé en Algérie, c'est mourir à petit feu. J'interpelle aussi les présidents d'APC pour qu'ils protègent les piétons et leur rendent les trottoirs. Lundi dernier à Aïn Taya, une jeune fille a été gravement blessée par un véhicule qui a fait une embardée sur le trottoir. Cela ne devrait pas arriver. Si on arrive à sauver la vie d'une personne, c'est déjà ça de gagné.  >