Algérie

Une guerre diplomatique mettant à nu les Etats pseudo-«droit-de-l'hommistes»



La crise diplomatique qui a éclaté entre le Canada et l'Arabie saoudite en raison d'une déclaration de l'ambassadeur canadien à Ryad sur la question des droits de l'homme que les autorités saoudiennes ont mal prise et sont allées jusqu'à prononcer son expulsion du pays et à rompre toutes les formes de relations existantes entre les deux Etats, n'a guère provoqué de réaction de la part des Etats-Unis et des principales puissances européennes qui se seraient pourtant empressés de manifester leur solidarité à Ottawa si ses démêlés à cause du même sujet l'étaient avec un autre pays que l'Arabie saoudite.Leur silence est révélateur que malgré qu'ils partagent le même point de vue que celui exprimé par la diplomatie du Canada sur la situation des droits de l'homme dans le royaume wahhabite avec ce que cela vaut d'arbitraire pour ses citoyens qui en bravent les interdits moyenâgeux, ces pays qui se targuent d'intransigeance sur le respect de ces droits de l'homme sont aux abonnés absents dès lors qu'il s'agit de ce pays. Avec lui, ils ont en effet des liens dont ils retirent de faramineux dividendes devant lesquels s'effacent l'indignation et les leçons de morale qu'ils délivrent à d'autres n'ayant pas ses capacités de rétorsion dissuasives. L'hypocrisie de ces Etats américain et européens « droit-de-l'hommistes » à géométrie variable ira jusqu'à probablement faire discrètement « remontrance » à Ottawa avec pour argument qu'il est « mal venu » de provoquer la monarchie saoudienne alors que son prince héritier et homme fort a entrepris des réformes destinées justement à améliorer la situation en matière des droits de l'homme et des libertés citoyennes.
Cet argument qui ne tient pas la route au regard de la superficialité des réformes consenties en ce domaine par Mohammed Ben Salman et son royal père est systématiquement resservi par les officiels de ces pays quand ils sont interpelés sur la douteuse et pour tout dire nauséabonde compréhension dont ils font montre à une monarchie qui a le régime le plus restrictif et répressif concernant les droits de l'homme. Ils s'y accrochent en faisant semblant de croire qu'il découle d'une réalité saoudienne dont ils ne veulent pas contrecarrer imprudemment les « positives » avancées. En vérité, la relation spéciale et privilégiée qu'ils conservent avec la monarchie wahhabite rétrograde a pour raison le pétrole dont elle dispose à profusion et l'immense pactole financier qu'il lui rapporte.
Le pétrole et l'argent saoudiens sont l'arme fatale de la famille régnante que les dirigeants européens et états-uniens ne veulent pas à tout prix voir être retournés contre leurs pays. Quitte à consentir à s'adonner à l'exercice du « grand écart » sur la question des droits de l'homme en l'instrumentalisant automatiquement dans le cas d'Etats moins intéressants pour eux en terme économique et financier et en l'évacuant cyniquement s'agissant de l'Arabie saoudite. L'entêtement canadien à ignorer leur répulsive conduite les a incontestablement mis dans une situation inconfortable devant leurs opinions nationales.


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