Algérie

Une guerre de 1000 ans contre le mouvement


Malgré cette insistance répétée du président qui frise l'obsession, la réconciliation n'a pas eu lieu pour tout le monde. Exemple, parmi d'autres sur une terre chargée d'inimitiés, citons celui du colonel Tounsi de la DGSN et du ministre Zerhouni de l'Intérieur, opposés sur le fond, la forme et le grade. Rendue en partie publique par la presse, cette guerre sourde et sans image entre deux hommes, dont l'un est censé être le supérieur de l'autre, se joue sur le terrain des nominations. Un responsable de la police est limogé par Ali Tounsi, Yazid Zerhouni le remet à son poste ! Conséquences pour l'Algérie livrée à un terrorisme persistant et une délinquance en hausse, une inefficacité sur le terrain, un blocage des institutions et une question centrale sur le pouvoir : qui nomme qui ' Le président suprême, qui répète sans cesse être le seul patron, n'a pas arbitré ce conflit alors que son ministre fétiche de l'Intérieur étant son suprême allié, on aurait pu penser qu'il allait limoger son ennemi. Et bien non, le colonel Tounsi était en poste avant lui et sera peut-être encore là après lui.Si l'on ajoute le conflit permanent entre le président et les militaires, celui entre Abdelhamid Temmar et l'efficacité économique, entre Amar Saïdani et l'honnêteté ou entre Boubekeur Benbouzid et la pédagogie, on peut comprendre que l'Algérie n'avance pas, produisant de l'inertie générale. Deux ennemis équivalents qui s'affrontent sur le même terrain à armes égales, conduisent au statu quo, le même depuis 40 ans. Parce qu'en Algérie, les puissants ne s'affrontent pas directement, prenant en otage le reste du pays et ses institutions. Si on changeait de terrain en faisant en sorte qu'ils s'affrontent face à face et en public, on saurait rapidement qui a raison. On apprendrait même que les deux ont tort. Et que les millions d'Algériens qui ont voté pour ceux qui ont nommé ont tort.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)