Une grève perlée en réaction à une ordonnance judiciaire de reprise de travail

Même si du côté de la direction générale d'ArcelorMittal Annaba, on affirme qu'il y a une reprise de travail au lendemain de l'ordonnance prononcée mercredi déclarant la grève illégale et l'obligation de reprendre le travail, la situation ne s'est pas décantée à la filiale ArcelorMittal pipe en tubes Algérie (AMPTA).Certes, les 350 salariés qui se préparaient à provoquer une marche de protestation hier ont, lors d'une assemblée générale tenue jeudi, décidé de rejoindre leur poste de travail. Mais sans plus, en ce sens que contrairement au débrayage entamé le 29 avril 2015, ils sont passés à un moyen tacite de revendication en faisant acte de présence devant leurs machines sans pour autant être rentables. C'est dire que le ton monte et ce, même si en émettant son ordonnance judiciaire de reprise de travail, le magistrat précise vouloir se donner le temps d'analyser le dossier avant de décider dans le fond. Donc, tout ne va pas pour le mieux à AMPTA. Du moins comme le souhaite la DG qui s'attend à une reprise progressive de la production et celle des expéditions vers les chantiers du Sud où les tubes AMPTA sont attendus par les gros clients que sont Sonelgaz et Sonatrach. La situation pourrait même empirer avec les menaces des travailleurs d'aller vers une forme plus radicale de protestation. D'autant que, suspendus de leurs fonctions de salariés, les syndicalistes dont le secrétaire général ne sont pas en mesure d'intervenir pour calmer leurs adhérents. En tout état de cause, à AMPTA, les mécanismes de mécontentement sont enclenchés. Ils pourraient être d'une ampleur négative sur le plan financier pour qu'ils ne puissent pas être enrayés par l'employeur. Il faut croire qu'encouragée par les opportunistes de l'UGTA en activité au complexe sidérurgique d'El-Hadjar où est implantée AMPTA, la DG croit être assez forte pour enrayer tout mouvement de grève.