Algérie - Revue de Presse

Une grande prière pour la transparence


Le contrat était déjà finalisé mais la visite de la chancelière allemande a permis de le valider. Les Allemands, dont la foi dans le béton est inébranlable, avaient remporté le concours pour la construction de la grande mosquée d'Alger et Angela Merkel, sans hijab et la tête haute, a assisté personnellement à la cérémonie de signature. Justement, où en est ce projet de 3 milliards de dollars, censé faire des Algériens les plus grands musulmans de la planète, priant en plus grand nombre au pied du plus haut minaret du monde ' Comme annoncé, le cabinet allemand KSP-GMBH a remporté le concours national et international. Mais il faut savoir qu'un concours de ce type comporte deux volets : une offre technique, c'est-à-dire la construction du projet en lui-même, et une offre financière, c'est-à-dire combien va-t-elle coûter.Si le cabinet allemand a bien été désigné vainqueur pour la meilleure offre technique et financière, le problème est que bien après le concours, les responsables algériens ont demandé aux Allemands de revoir leur copie pour changer des aspects techniques du projet et revoir à la baisse son coût, ce qui revient à changer les offres technique et financière, les deux seuls volets que comporte le concours. Ce n'est donc plus grâce à sa proposition que le cabinet a remporté le concours face à d'autres concurrents. Pourquoi alors faire un concours ' Les autorités auraient pu simplement choisir arbitrairement un architecte et lui demander de dessiner une mosquée comme elles l'entendent, au prix où elles l'entendent. Cette distorsion à la réglementation des attributions de marché n'aura évidemment pas de suite puisque nous sommes dans une double conjonction de sacré : d'un côté une maison de Dieu, de l'autre un projet du Président. Maâlich, prions pour que les opérateurs et initiateurs aillent au paradis, ce qui n'est pas évident au départ.
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