La sous-traitance est encore une activité faible dans notre pays, et ce, en dépit de la présence de plusieurs grandes entreprises ou de «donneurs d’ordres». De nombreux spécialistes et chefs d’entreprise regrettent cette situation qui porte un coup dur aux petites et moyennes entreprises (PME).Ces dernières, en l’absence d’un réseau de sous-traitance fiable et réglementé, demeurent affaiblies sur le marché. Cependant, on persiste à dire que les grands bénéficiaires du marché de la sous-traitance sont les entreprises étrangères ainsi que le secteur de l’importation. Et pour relancer cette activité, plusieurs opérateurs ont plaidé récemment pour la concertation et l’association des efforts pour mieux cadrer la sous-traitance. Ils ont, en effet, proposé l’organisation d’assises en Algérie et recommandé d’aller vers des «états généraux» qui regrouperont les deux parties concernées, à savoir les donneurs et les
receveurs d’ordres. Dans ce sens, Zaïm Bensaci, le président du conseil consultatif de la PME, a expliqué que la tenue d’assises nationales des états généraux de la sous-traitance, sous le patronage des plus hautes autorités, «est devenue une nécessité en vue de bien définir la problématique du développement de cette activité, mais aussi trouver des solutions réalistes pour renforcer le tissu de cette activité et l’intégrer dans l’économie du pays». Ce dernier note que les entreprises étrangères accaparent des parts importantes dans des secteurs à forte valeur ajoutée tels que l’énergie, ce qui se fait au détriment des sociétés algériennes. Il évoque aussi le programme de développement économique engagé par le pays qui permettrait aux donneurs d’ordres de d’imprimer un nouveau souffle à la sous-traitance. M. Bensaci a, en outre, énuméré les problèmes qui bloquent encore les initiatives, en citant l’accès au foncier, au crédit, le code des marchés, etc. Pour lui, la sous-traitance est un moyen efficace qui pourrait réduire d’une manière drastique la facture des importations, mais aussi permettre aux PME de souffler et d’accéder à la technologie et la technicité.
Le président de l’Union professionnelle de l’industrie automobile, quant à lui, affirme que ce secteur peut résoudre le problème du chômage étant donné que les PME en Algérie sont considérées comme un gisement d’emplois. Globalement, les opérateurs
économiques estiment que, pour développer ce secteur d’activité, il faudrait une décision politique qui inciterait les grandes entreprises publiques à travailler avec les petites et moyennes entreprises. D’innombrables contraintes freinent le développement de cette activité, en dépit du potentiel énorme existant au sein des entreprises publiques et privées. Le secrétaire général de l’Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA), M. Idris Lounis Khodja, a cité notamment le retard dans les paiements qui atteint parfois trois mois. «Cette situation, note-t-il, handicape énormément les chefs d’entreprise confrontés aux multiples tracasseries bureaucratiques. Parfois, il nous arrive d’oublier nos projets et de courir derrière les administrations pour récupérer notre argent», a-t-il ajouté. Cet interlocuteur suggère de réglementer les paiements par des textes juridiques qui fixent une durée de 30 jours aux donneurs d’ordres pour les paiements.
Un Salon dédié à la sous-traitance
Le directeur de l’animation et du développement à la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci) a indiqué que la première édition du Salon national inversé de la sous-traitance (Sanist) sera organisée du 25 au 28 avril 2011 à la Safex. Cette manifestation vise, selon l’organisateur, à permettre à un maximum de donneurs d’ordres et de receveurs d’ordres de se rencontrer, de contribuer à la substitution de la production nationale aux importations, d’accroître l’intégration industrielle nationale par le développement de la sous-traitance, d’améliorer la connaissance du potentiel de production nationale, de favoriser la diversification de la production nationale. Il s’agit également de trouver des solutions aux problèmes auxquels font face ces sociétés en matière de financement, d’accès au foncier et d’accélération des paiements des prestations fournies aux donneurs d’ordres. Selon les organisateurs de cette manifestation, le concept de salon inversé est utilisé de par le monde, principalement dans le domaine de la sous-traitance. Un salon classique est un espace physique où se rencontrent des vendeurs et des acheteurs, les premiers exposant les produits ou les services qu’ils fabriquent ou qu’ils fournissent et les seconds viennent en visiteurs rencontrer les vendeurs et voir leurs produits ou services sur leurs stands, explique-t-on. Dans le cas d’un salon inversé, c’est l’inverse qui est organisé. Les exposants sont les acheteurs et exposent leurs besoins en achats de produits, fournitures ou services. Les vendeurs viennent en visiteurs pour prendre connaissance des besoins des acheteurs et tenter d’y répondre selon des conditions techniques et commerciales qui se négocient entre les deux parties. Et le Sanist est un salon inversé réservé exclusivement aux industriels et prestataires de services nationaux, n’acceptant aucune présence directe ou indirecte d’entreprises ou de fournisseurs étrangers.
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Posté Le : 21/02/2011
Posté par : infoalgerie
Ecrit par : Par Smaïl Boughazi
Source : www.latribune-online.com