Algérie

«Une goutte de vérité» au théâtre Mustapha Kateb


«Une goutte de vérité» au théâtre Mustapha Kateb
La troupe du théâtre régional de Batna a présenté, dimanche, au théâtre Mustapha Kateb de Souk Ahras, un spectacle qui a simplement dénoncé tout haut les méthodes répressives utilisées quelque part dans un pays rétrograde, où les gouvernants et leurs sbires peuvent aller jusqu'à la liquidation physique de toute personne qui refuserait l'ordre qu'ils ont établi.
«Anarchiste», «agitateur», «terroriste»...peu importe l'apellation de l'homme à éliminer, pourvu que «sa mort naturelle» soit parfaite, et surtout que la presse n'aille pas fouiner dans les archives des services de sécurité. Mais ces deux voeux ne seront pas exaucés.
Un haut magistrat sera dépêché depuis la capitale pour enquêter sur les conditions dans lesquelles a eu lieu «le suicide», et c'est une série de procédés illégaux, de faits erronés et de contradictions dans les déclarations des policiers, qui mènent droit vers la thèse du crime commis par des représentants de l'ordre.
Une journaliste s'en mêle en se présentant au commissariat pour mener ses investigations. Sournoise et incrédule, elle est décidée à trouver la vérité sur le lieu du crime. Ses questions, les unes plus pertinentes que les autres ne laissent aucune chance aux suspects, déjà, piégés par le représentant de l'instance judiciaire la plus imposante du pays. «Le suicide» ne restera pas impuni, est une morale de première lecture.
A un niveau plus profond, ce sont surtout les réflexes des pouvoirs monolithiques et des dictatures qui sont mis à nu par cette pièce intitulée «Goutte de vérité» et adaptée d'une oeuvre de Dariovo «Mort d'un anarchiste».
L'outil judiciaire, prédisposé à toutes les corruptions, et ses exécutants parmi lesquels policiers véreux, sont présentés sous leur forme crue.
Avec un jeu de lumières utilisé sans excès, un décor de bureau peu entretenu (comme on en voit dans les commissariats de police et dans les centres de torture), des costumes unifiés et sur fond de briques, comme pour signifier que toute la vérité est derrière ces gens, la pièce a mérité les égards du public, qui les a exprimés le long du spectacle par des ovations.
Un arabe classique irréprochable tant au niveau de la langue que de l'expression, une présence des acteurs sur scène et une gestuelle très expressive, ont fait partie des ingrédients du succès du spectacle.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)