Algérie

Une galère et une hantise au quotidien



Une galère et une hantise au quotidien
La mauvaise gestion du dossier de la circulation routière à Chelghoum Laïd vient rappeler une bien triste réalité qui fait que les exécutifs communaux, qui se sont relayés ces trois dernières décennies aux commandes de la municipalité, n'ont, pour ainsi dire, jamais pu ou su se départir de cette mauvaise tendance consistant à interférer l'ordre des priorités. Et pour cause, les APC post-indépendance n'ont, qu'en de très rares occasions, pensé des prospectives devant se traduire dans le moyen et/ou long terme par un développement local intégré et en adéquation avec les évolutions démographiques et les mutations socio-économiques. La majorité des conseils communaux, qui ont jusque-là présidé à la gestion de la ville, ont, la mémoire collective en est témoin, fait de la réfection des trottoirs et de la pose de carrelage sur quelques artères leur cheval de bataille. C'est comme s'il ne manquait que ça dans une cité dépourvue de plusieurs équipements de base, à l'image d'une gare routière digne de ce nom, d'un parc d'attraction, d'un réseau performant de protection contre les inondations, d'un plan directeur de circulation et d'un (vrai) contournement. A propos justement d'évitement, plusieurs citoyens s'accordent à dire que « d'Alger à El Kala, en passant par les petites agglomérations, il n'existe pratiquement aucune localité qui n'ait pas réalisé un évitement, sauf Chelghoum Laïd ». Une imprévoyance et une incurie de taille, car pour ceux qui ne le connaissent pas encore, au 21e siècle, des engins de gros tonnage (porte-chars, semi-remorques, transports en commun, etc.) transitent par le centre-ville et déambulent sur les boulevards de la cité au grand dam des riverains exposés aux effets nocifs de la pollution sonore et l'émission massive de gaz brûlés. Des sources officielles font état, à cet effet, du passage par le centre-ville de près de 25 000 véhicules/jour.L'anarchie, maîtresse des lieuxIl ne s'agit pas ici de jeter la pierre au seul actuel exécutif communal face à la clochardisation effrénée de la ville. Il (le présent exécutif communal) n'est que le prolongement des carences et des tares cumulées depuis des lustres et ayant contribué à faire aujourd'hui de la cité un vaste douar. Châteaudun du Rhummel (pour les nostalgiques) a, hélas, troqué, comme en témoigne la mémoire visuelle, son habit de havre de paix, de repos et de beauté contre celui de ville qui étale, au vu et au su de tous, ses multiples incohérences et ses insuffisances criardes. Si bien que la plupart des axes routiers sont parsemés de nids de poule, disloqués et décrépits, alors que le challenge de l'éradication des dépotoirs en milieu urbain est loin d'être gagné. Dans le même sillage, le contournement nord qui, cycliquement, engloutit des enveloppes faramineuses nécessaires à sa maintenance, eu égard aux défectuosités qui y apparaissent, conséquence d'un transit monstrueux des engins à fort tonnage, s'est avéré un pis-aller, puisqu'il traverse au beau milieu les trois plus grands lotissements sud de la ville, d'où la dégradation continue du cadre de vie citoyen, exacerbé par la production d'intenses nuisances sonores et olfactives. Les policiers (dont il faut saluer les efforts), postés en permanence au niveau des principaux accès et carrefours de la ville, en savent quelque chose sur la trafic infernal sévissant. Désormais, passer d'un trottoir à l'autre nécessite de longues minutes d'attente et comporte des risques certains, surtout pour les écoliers. D'autre part, il aura suffi que les premières précipitations d'octobre dernier s'y mettent pour qu'apparaissent de nombreuses tares sur le réseau d'évacuation des eaux pluviales, inadapté et inopérant. L'illustration en a été donnée pour la énième fois par l'inondation de tronçons routiers, (en plein c'ur de la cité), notamment celui entre la Grande mosquée et le siège de la daïra, ainsi que la rue Sedrati Amar. Ainsi va le quotidien à Chelghoum Laïd, où la notion de bonne gouvernance est réduite à sa plus simple expression.


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