Algérie

Une foule nombreuse l'a accompagné à sa dernière demeure



Une foule nombreuse l'a accompagné à sa dernière demeure
Décédé, jeudi 31 juillet, dans un hôpital parisien, des suites d'une longue maladie, Abdelmadjid Bouzidi, 69 ans, a été enterré, hier, au cimetière de Sidi-Yahia à Alger, en présence des membres de sa famille, d'Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet à la présidence de la République et de Habba El-Okbi, secrétaire général de la présidence de la République, Mohamed-Seghir Babès, président du Conseil national économique et social (Cnes), d'anciens compagnons, d'hommes politiques à l'instar de Ali Benflis, ancien chef du gouvernement et candidat malheureux à la présidentielle d'avril 2014, d'anciens ministres, dont Abdelkrim Harchaoui, et Aziz Derouaz, de nombreux économistes parmi lesquels on peut citer, Abdelhak Lamiri, Mohamed-Cherif Belmihoub, de chefs d'entreprise à l'exemple de Issad Rebrab, P-DG de Cevital, et Boumediene Derkaoui, P-dg de Saidal...Deux anciens P-dg de Sonatrach, Abdelhak Bouhafs et Nordine Cherouati, ont également assisté aux funérailles de Abdelmadjid Bouzidi. Ils sont venus l'accompagner à sa dernière demeure, lui rendre un hommage digne de son rang, partager la douleur de la famille éplorée.Laissant un vide au sein de sa famille ainsi que dans le cercle des économistes et des universitaires, la mort de Bouzidi a plongé ses proches et ses amis, dans une grosse consternation. Abdelkrim Harchaoui qui a connu le défunt, nous livre cette déclaration : "C'était un des grands économistes de ce pays. Il développait ses idées avec conviction, mais aussi avec sa dose de nervosité, c'était un homme juste, patriotique." Pour sa part, Issad Rebrab souligne que Abdelmadjid Bouzidi "était un patriote qui a beaucoup contribué à faire avancer le débat économique dans le pays. Grâce à l'éducation qu'il leur a prodiguée, ses enfants vont perpétuer ce à quoi aspirait le défunt. Qu'il repose en paix et que Dieu l'accueille en Son Vaste Paradis".Les yeux pleins de larmes, ses fils étaient abattus par la perte d'un être cher.Ils étaient inconsolables. Abdelhak Lamiri évoque également le parcours de Bouzidi, notant que l'ami qu'il était nous a quittés à jamais. Et d'ajouter : "Nous animions ensemble des thinks tanks, et Abdelmadjid Bouzidi nous a été d'un apport considérable. Avec lui, le débat ne faiblissait pas. Il écoutait, il disait ses convictions, et il le faisait avec la plus belle des manières. J'espère que ses enfants feront avancer ses travaux." Abdelmadjid Bouzidi a été la synthèse entre l'économie libérale et socialiste.Economiste connu, très respecté, il a eu à défendre l'entreprise, l'économie productive et la transition vers l'économie de marché. Il faisait en sorte que le débat économique contradictoire avance dans ce pays.Le professeur Bouzidi, profil moins dogmatique, militait pour le développement d'un appareil productif qui soit le fait d'une symbiose entre secteur public et secteur privé. Il ne perdait pas de vue les valeurs républicaines, analysant souvent que le renouveau de l'économie passe inéluctablement par l'affermissement d'un Etat démocratique.Le défunt était de tous les débats sur la refonte de l'économie nationale, apportant la contradiction à ses détracteurs. Il a été d'un apport appréciable dans la longue marche du développement économique. Bouzidi avait apporté sa pierre à l'édifice de l'économie, ?uvre non achevée.Brahim Brahimi, universitaire, ex-directeur de l'Ecole de journalisme, d'Alger, et Miloudi Boubaker, professeur d'économétrie, remontent le temps, ils nous livrent quelques pans du parcours du Bouzidi. Ils le connaissent bien, pour l'avoir côtoyé, fait l'internat ensemble au lycée Emir-Abdelkader, Alger. "C'était entre 1962 et 1965. Abdelmadjid était un brillant élève. Il aimait la chose économique. Et, il a fait science économique", se souvient Brahimi.Abdelmadjid Bouzidi a gravi les échelons, marché sur les bonnes traces d'anciens économistes. Il a connu la gestion sociale des entreprises, il a été dans la haute administration. Homme à principes, défenseur acharné de ses idéaux, il ne s'est jamais arrêté de se joindre au débat économique.Dans un entretien qu'il avait accordé à Liberté, début juillet dernier, le défunt résumait à grands traits, ce que l'Etat veut faire en matière économique. "L'Etat reprend l'investissement productif, l'entreprise est encouragée dans le cadre d'une politique de l'offre, l'entreprise privée est beaucoup plus présente que par le passé. Ce modèle de croissance s'appuie sur une mise à plat de la politique énergétique et une réflexion sur un mix énergétique de l'après-pétrole. Voilà, très rapidement synthétisé, comment l'économie algérienne compte fabriquer de la croissance durant le quinquennat qui s'ouvre".Abdelmadjid Bouzidi avait occupé le poste de conseiller aux affaires économiques du président Liamine Zeroual. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'économie algérienne, dont Eclairages, Comprendre la mutation de l'économie algérienne, les mots-clés et Les Années 1990 de l'économie algérienne.Y. S.NomAdresse email


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