Algérie

Une foire de bric et de broc



Zut ! La montagne a accouché d'une souris, et la souris aura en plus un bonus de 15 jours pour danser. C'est le goût que nous donne la foire commerciale organisée à l'Assehar. A l'annonce du coup d'envoi, des hommes, et des femmes surtout, ont dû attendre durant de longues heures devant le portail, sous un soleil tapant, pour enfin recevoir la douche froide. La déception était renversante. La foire des Aurès n'est qu'une braderie de toc. Avis aux contrôleurs de la DCP, vous ne pouvez pas rêver mieux pour opérer le coup de filet du siècle. Sur le nombre « extraordinaire » des exposants, la quasi-majorité sont des revendeurs chargés d'écouler la sous-marchandise importée de Chine par des commerçants très peu soucieux du goût et de la santé du consommateur algérien. Ça va des supports médiatiques (CD, DVD) reproduits illégalement par le cybercafé du coin aux produits cosmétiques de contrefaçon en passant par des vêtements d'origine douteuse. Et en plus, c'est visible à l''il nu, pas besoin d'être un spécialiste pour découvrir le pot aux roses.L'Assehar, ressemble plus à un centre d'enfouissement technique de déchets qu'à un palais d'exposition. N'est-ce pas qu'il existe un cahier des charges pour l'organisation de tels événements ' En quoi cette quinzaine remplit-elle les conditions ' Il n'y a point de production nationale et encore moins de producteurs nationaux, hormis deux ou trois cas, à l'image de Condor, et qui se trouvent littéralement noyés dans ce festival de bric et de broc. L'arnaque est grossière : les opérateurs turcs, iraniens ou encore indiens et pakistanais n'étaient pas au rendez-vous. Les banderoles annonçant leur participation colportent des mensonges, la chambre de commerce est interpellée pour réagir et abréger la mascarade. Le rush des visiteurs et les chiffres ronronnants sur la fréquentation quotidienne reflètent seulement le déficit en ce genre d'événement à Batna. Cela ne doit en aucun cas fournir un critère stimulant pour refaire l'expérience. La Chambre de commerce, la direction du commerce ainsi que l'APC ne doivent pas fermer l''il sur un tel dérapage « contrôlé ».


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