Une finale jouée d'avance'VOILE - COUPE DE L'AMERICA

C'est avant-hier qu'a débuté à San Francisco la finale de la Coupe Louis Vuitton entre Emirates Team New Zealand et Luna Rossa, dont le vainqueur défiera Oracle pour la Coupe de l'America proprement dite. Sauf incident mécanique ou grosse surprise, les Kiwis semblent promis à la victoire. Cette 34e Coupe de l'America est décidément bien bizarre.Depuis le coup d'envoi de la Coupe Louis-Vuitton (éliminatoires entre les challenges dont le vainqueur disputera en septembre le Match de la Coupe de l'America contre le tenant, Oracle) le 7 juillet dernier, on ne peut pas dire que le grand public se passionne pour une épreuve qui, faute de concurrents, souffre d'un évident déficit de crédibilité sportive malgré les millions engagés et les impressionnants CV des marins alignés dans les différents syndicats. Avec seulement trois challengers au départ (Artemis, Luna Rossa, Emirates Team New Zealand), dont un, Artemis, qui n'a participé qu'à moins de la moitié des régates, faute d'être prêt à temps début juillet, la Coupe Louis Vuitton a parfois donné le triste spectacle d'un plan d'eau sur lequel un unique bateau se contentait de boucler en solitaire le parcours.
Le chavirage du premier AC72 scandinave en mai, qui a coûté la vie au Britannique Andrew Simpson, a en effet sonné le glas des espoirs des hommes de Paul Cayard de défendre leurs chances dans les eaux californiennes et si Loïck Peyron, l'un des Français du team, notait à la fin des demi-finales face à Luna Rossa les progrès enregistrés en quatre courses, Artemis s'est sèchement incliné 4-0 face aux Italiens qui ont donc gagné le droit de retrouver Emirates Team New Zealand en finale de cette Louis-Vuitton.
Des retrouvailles que beaucoup pensent jouées d'avance puisque lors de leurs quatre affrontements préalables au cours des Round Robin de la Louis-Vuitton, les Kiwis, en avance technologique et sportive sur la concurrence, ont nettement dominé les débats, invaincus face aux hommes de Max Sirena.
Depuis fin juillet, les hommes de Grant Dalton n'ont plus couru, mais nul doute qu'ils auront affûté leurs armes à l'entraînement, déjà apparues bien aiguisées lors des rares régates disputées pendant les Round Robin. «Nous avons établi un nouveau record de vitesse en fin d'entraînement, a notamment commenté le skipper Dean Barker. Je ne peux pas dire d'où cela vient mais chaque jour, notre bateau est de plus en plus rapide et puissant. De nombreux sourires confirment ces nouvelles performances très prometteuses».
Même s'il y a sans doute une part de bluff dans ces propos, ils ne sont pas vraiment de nature à rassurer des Italiens qui espèrent cependant que le nouveau format de régates (13 courses courtes, deux par jour, le premier à sept victoires s'impose) pourra les favoriser.
«La procédure de pré-départ est cruciale parce que si vous arrivez à la première bouée en tête, le reste de la course s'annonce sous contrôle. Il n'y a pas plusieurs manières de s'y prendre. Nous devons absolument prendre un bon départ. Nous ferons de notre mieux pour les dominer». Un voeu pieux'