Une fin de saison perturbée

La fin de saison connaît une perturbation bouleversante. La violence dans les stades a pris une ampleur dramatique, malgré les mesures drastiques prises par les autorités, les services d'ordre et les responsables du football national.
Les supporters n'attendent qu'une étincelle pour mettre le feu dans les stades, comme cela s'est passé mercredi dernier dans le derby algérois entre l'USMA et le MCA. Un derby qui n'a jamais connu pareils incidents auparavant. Mais cette fois, le public invité à se rendre en masse pour faire la fête a été déçu par la qualité du jeu offert par le Doyen, d'où les soupçons d'un éventuel arrangement qui a mis en colère les fans mouloudéens quiont par la suite mis le feu dans les tribunes. Un comportement désolant, mais qui traduit parfaitement l'état lamentable du football national, malade par ses dirigeants, son niveau sans cesse en décadence et surtout les soupçons de combine et de corruption qui refont surface à chaque fin de saison.
Loin de justifier l'acte, condamnable du reste, les principaux acteurs ont une grande responsabilité dans tout ce qui se passe dans nos enceintes. D'anciens footballeurs européens invités récemment au match de gala organisé par Rabah Madjer ont témoigné sur l'origine de la violence dans les stades et ils étaient unanimes à dire que les joueurs ont une grande responsabilité et sont souvent le détonateur de la violence par leur comportement sur le terrain.
Le huis clos infligé aux clubs dont les supporters ont brillé par leur mauvais comportement à l'intérieur ou en dehors de l'enceinte, n'a pas apporté les résultats escomptés et n'a fait que priver le peu d'adeptes du football qui reste à se rendre au stade. La violence dans les stades restera tant que le mal n'est pas pris à bras-le-corps et traité à la racine avec des méthodes ayant fait leurs preuves à l'étranger, comme le système britannique qui a éradiqué le hooliganisme dans la Premier League anglaise. Des enquêtes doivent être ouvertes aussi sur les accusations de tentatives de corruption et de combine et punir les instigateurs.
La justice doit s'autosaisir dans les affaires de scandale à chaque fois qu'il y a révélation ou témoignage, comme c'est le cas récemment du président du WAT, Abdelkrim Yahla qui vient de jeter un pavé dans la mare par ses déclarations accusant ouvertement le P/APC de Tlemcen de tentative de corruption en faveur de l'ES Sétif. Les incidents ayant émaillé les rencontres USMA - USMH, puis MCS - USMA, une semaine après, et enfin USMA - MCA ne prête guère à l'optimisme. Il faut agir vite et efficacement si on veut éviter le pire.