Une fillette décède faute de lits d'hospitalisation

Depuis des mois, le personnel médical et paramédical du Centre hospitalo-universitaire Saâdna-Mohamed-Abdenour de Sétif ne cesse de tirer la sonnette d'alarme sur le manque de moyens financiers et humains dans leur structure qui tombe dans la décrépitude.Dernièrement, un drame a révélé une situation très préoccupante : le décès d'une fillette de 8 ans à cause de l'indisponibilité de lits au niveau du service de réanimation.
En effet, l'enfant, qui a été admise il y a plus d'une semaine dans un état comateux au service de pédiatrie de Sétif, après son transfert du service de pédiatrie de l'EPH Mohamed-Boudiaf d'Aïn Oulmène, a rendu l'âme 48 heures après.
Selon des sources médicales concordantes, «la victime a été admise au service de pédiatrie de l'hôpital d'Aïn Oulmène, puis transférée vers le CHU de Sétif sans pour autant lui assurer un lit au niveau du service de réanimation».
Le retard dans le diagnostic a été constaté par l'équipe du service de pédiatrie s'occupant d'enfants diabétiques au niveau du pôle médical Mériem-Bouatoura relevant du CHU Saâdna-Mohamed-Abdennour.
Ces derniers ont aussitôt saisi les responsables de la réanimation, cependant le manque de lits, puisque ledit service n'en compte que six fonctionnels, a compromis son évacuation et a obligé les réanimateurs à se déplacer vers le pôle médical Mériem-Bouatoura pour intuber et ventiler la patiente qui, malheureusement, n'a pas survécu pas. «Une hospitalisation au niveau du service de réanimation aurait augmenté ses chances de survie», ont affirmé des pédiatres consternés. Notons que le service de réanimation médicale du CHU de Sétif fonctionne depuis une quarantaine d'années avec seulement 6 lits pour une population de presque 2 millions d'habitants. A titre d'exemple, le service de réanimation du CHU de Batna dispose, quant à lui, de 24 lits. «Un malade ne doit pas mourir en Algérie en 2020 faute de place dans un service. D'autres drames pourraient survenir si aucune solution n'est trouvée à cette situation cruciale», affirment des médecins du CHU de Sétif.
Imed Sellami