Sur un élan soutenu pour la relance du secteur de l'industrie, les concertations et les rencontres avec les grandes entreprises s'articulent autour d'un axe central qui n'est autre que l'intégration. Les opérateurs économiques activant dans la filière «Montage et Fabrication de camions et tracteurs» n'ont pas encore atteint le seuil critique en terme quantitatif, mais le département de l'industrie ne désespère visiblement pas d'en fédérer les énergie et les moyens pour en faire un outil industriel performant. Les patrons de ce qui peut plus se rapprocher d'ateliers que d'usines ont été approchés par le ministère de l'Industrie. On ne peut pas présager de ce qu'il sortira des rencontres périodiques ministère-filière, mais il est clair que l'intention vise à inciter les opérateurs économiques à investir dans le domaine de la sous-traitance. L'enjeu est d'amorcer une dynamique sur laquelle peut se bâtir une industrie forte.Concrètement, les patrons et les fonctionnaires n'ont pas une vue clairs sur le processus à déployer, mais dans la bouche du secrétaire général du ministère de l'Industrie ce n'est pas sorcier. Il suffirait de recourir «aux entreprises de sous-traitance existantes». Existent-elles en nombre et en qualité suffisants' Le SG de l'Industrie ne répond pas à l'interrogation et évoque, sans dire comment «le développement d'un réseau de sous-traitance autour de cette industrie pour la fabrication d'un plus grand nombre d'intrants au niveau local». L'objectif est bien entendu «d'atteindre les taux d'intégration nécessaires au développement de cette filière», sans que l'on ne sache comment.
Ce qui est valable pour la filière camion et tracteurs l'est aussi pour plusieurs autres filières, déjà consultées et encouragées à développer leurs capacités d'intégration et de recourir à la sous-traitance. Or, depuis que le secteur a emprunté cette voie, et en dépit des multiples rencontres effectuées, avec, entre autres, les filières de l'électroménager et celle des motocycles, sans parler du montage automobile, l'émergence d'entreprises de sous-traitance et des clusters ne se ressent pas sur le terrain. Pourtant, sur le papier en tout cas, toutes les conditions sont réunies pour une réelle émergence de l'industrie mécanique, électronique et de l'électroménager. Le travail de consultation et les mesures de facilitation consenties par l'Etat auraient dû aboutir à un déverrouillage important dans ce secteur. Devant cet état de fait, les interrogations s'imposent: à quel niveau il y aurait blocage' Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné dans cette approche' Et surtout à quoi ont servi les échanges effectués avec les professionnels des filières' Car il faut le dire, les opportunités pour le redémarrage sont bien présentes.
La filière de la sous-traitance aurait pu connaître un essor certain, et aurait servi, aujourd'hui à appuyer les nouvelles stratégies adoptées par l'Etat pour la relance économique.
Le mystère demeure entier. Pour certains observateurs, le frein à cette activité résiderait dans les faiblesses des volumes de production, qui ne permettraient pas d'amortir les investissements engagés, et par conséquent rendraient cette activité non rentable. Or, là aussi, il y a matière à s'interroger; pourquoi l'Etat encouragerait les opérateurs économiques à investir dans une activité non rentable'
Une vision qui aurait besoin de plus d'arguments pour contenir les raisons d'un blocage de cet ordre, car les tentatives de lancer la sous-traitance, ne datent pas d'hier, cela fait des années que le secteur de l'industrie s'est penché sur la problématique, sans résultats concrets
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Posté Le : 17/03/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali AMZAL
Source : www.lexpressiondz.com