Algérie

UNE FIGURE DU PATRONAT S'EN VA



L'ancien ministre de la PME-PMI et ex-président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Réda Hamiani, s'est éteint, hier, à l'âge de 77 ans. Né en mai 1944 à Mostaganem, Réda Hamiani compte parmi les hommes d'affaires algériens les plus en vue. Sa vision prospective et son esprit d'analyse fortement arrimés aux réalités économiques et au vécu des entreprises algériennes en ont fait un manager écouté et respecté. Hamiani peut se targuer d'avoir eu un parcours remarquable qui, comme pour les chefs d'entreprise de sa génération, se confond presque avec l'histoire de l'Algérie.Vision, connaissance des besoins des entreprises, esprit entrepreneurial, telles sont les qualités d'un homme qui a milité des années durant pour l'émergence d'un secteur privé dynamique. Pour Hamiani, les retards économiques que notre pays continue d'accuser trouvent leur explication essentielle dans le fait que l'entreprise est loin d'être au centre de la politique économique nationale.
Cette marginalisation de l'entreprise explique le rythme insuffisant de la croissance économique de l'Algérie et le niveau actuel du développement de l'économie algérienne qui est loin de répondre aux attentes de la population et singulièrement de sa frange la plus jeune.
Titulaire d'une licence en sciences économiques et d'un diplôme de l'Institut d'administration des entreprises, Réda Hamiani a enseigné à la Faculté de droit et des sciences économiques de l'université d'Alger de 1970 à 1973. Tout en étant chef d'entreprise, il a été élu vice-président de la filière textile de 1986 à 1988 à la Chambre algérienne de commerce.
En 1992, il devient président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), avant d'être nommé ministre délégué chargé de la Petite et Moyenne entreprises dans le gouvernement d'Abdeslam. Il est reconduit en 1993 dans le gouvernement de Réda Malek. De 1994 à 1995, Hamiani hérite du portefeuille de la Petite et Moyenne entreprises dans les deux gouvernements de Mokdad Sifi.
En octobre 2020, avec une quinzaine de chefs d'entreprise, parmi lesquels Omar Ramdane, il participe à la création du Forum des chefs d'entreprise (FCE), devenu aujourd'hui la Confédération algérienne du patronat citoyen (Capc). Hamiani a assuré la présidence du FCE entre 2006 et 2014. Ouvert au débat, il a tenté de faire de l'association patronale "un partenaire critique des autorités", dans le but de peser dans la définition "consensuelle" des différentes politiques économiques et d'avoir un regard sur le mode opératoire dans leur mise en ?uvre. Pour lui, le dialogue avec les autorités ne devrait pas se restreindre à des mesures destinées à résoudre des difficultés conjoncturelles.
"C'est l'ensemble du système de gestion de notre économie qu'il convient de réformer pour faire face à la contrainte majeure à laquelle nous serons certainement confrontés au cours des dix prochaines années, à savoir celle de la nécessaire diversification de notre économie et de la sortie progressive de sa dépendance de la rente pétrolière", disait-il déjà en 2013.
Une année après, il est poussé à la démission dans le contexte de l'élection du président Abdelaziz Bouteflika pour un 4e mandat. L'homme incarne l'idée d'un patronat dont la vocation première est d'abord de tenir le rôle d'un interlocuteur à part entière des pouvoirs publics.


Meziane Rabhi


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)