Algérie

Une figure de la révolte anti-Moubarak de nouveau en prison



Figure de la révolte de 2011 en Egypte, libéré récemment et sous contrôle judiciaire, le militant politique Alaa Abdel Fattah est de nouveau emprisonné, a annoncé hier sa famille relayée par des médias. «Nous ne savons pas où est Alaa? Le poste de police dit qu'il est probablement au parquet de la sécurité d'Etat», a déclaré sur Twitter sa s?ur, Mona Seif, également militante politique.En 2013, Abdel Fattah est arrêté après avoir protesté contre une loi rendant quasi-impossibles les manifestations en Egypte. Libéré en mars dernier, il est astreint à un strict contrôle judiciaire de cinq ans, et doit retourner tous les soirs dormir au poste de police de Dokki, pour en sortir le lendemain. Dimanche matin, lorsqu'il n'a pas réapparu, sa mère, Laila Soueif, s'est alors rendue au poste de police mais n'a pas pu y entrer, ni obtenir d'explications des policiers à l'entrée.
Ce militant politique, blogueur et programmeur informatique, a déclaré en juin avoir été menacé par des officiers de la sécurité nationale, à deux reprises, d'être remis en détention s'il s'exprime publiquement. Il a continué de manifester ses idées sur les réseaux sociaux, sous le gouvernement autoritaire du président Al Sissi. Il a défendu notamment les droits d'autres anciens détenus, également contraints de passer leurs nuits derrière les barreaux après leur sortie de prison.
Ces derniers jours, il a commenté sur Twitter les manifestations anti-Sissi du 20 septembre, à la suite de l'appel d'un businessman en exil qui a accusé le Président de corruption. Après cette vague de contestation, les autorités ont vite réagi en procédant à des arrestations : quelque 2000 personnes, journalistes, avocats, intellectuels, militants politiques, manifestants, ont été interpellées. Elu en 2014 après avoir renversé son prédécesseur, l'islamiste Mohamed Morsi, un an plus tôt, Al Sissi a écarté toute velléité de contestation ou d'opposition.
L'ami de l'Occident
L'Occident, notamment les Etats-unis et la France, voit en lui un ami, garant de la sécurité dans la région du Moyen-Orient. Lors de sa rencontre avec le président américain, Donald Trump, lundi dernier à l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU), le chef de l'Etat égyptien a reçu le soutien de son homologue américain. «C'est un vrai leader. Il a fait des choses absolument incroyables en très peu de temps.
Quand il est arrivé au pouvoir, il n'y a pas si longtemps, c'était le chaos. Et ce n'est plus le cas à présent», a assuré le président américain à côté de son «ami». Interrogé sur les manifestations appelant au départ d'Al Sissi, Donald Trump a répondu ne pas être inquiet. «Tout le monde a des manifestations», a-t-il indiqué, estimant que le président égyptien est «très respecté» et a «ramené l'ordre».
Lors d'une de ses prises de parole, pendant la campagne présidentielle de 2014, Al Sissi a prévenu ses compatriotes : il faudra «20 à 25 années pour instaurer une vraie démocratie» en Egypte. Selon le classement 2017 de Reporters sans frontières, l'Egypte est 161e sur 180 pays en matière de liberté de la presse. Le 1er septembre 2018, Al Sissi a promulgué une loi portant sur la réglementation de la presse et des médias.
Selon cette nouvelle législation, toute personne ayant plus de 5000 abonnés en ligne, sur un site personnel, un blog ou les réseaux sociaux, pourra être surveillée par les autorités. Le Conseil supérieur de régulation des médias est autorisé à suspendre ou bloquer ces sites ou comptes s'il juge qu'ils «publient ou diffusent de fausses nouvelles» ou «incitent à violer la loi, à la violence ou à la haine».
En avril dernier, le «oui» a largement remporté le référendum de remaniement de la Constitution égyptienne. De ce fait, Al Sissi peut rester au pouvoir jusqu'en 2030. En effet, les nouvelles dispositions permettent de faire passer le deuxième mandat du dirigeant de quatre à six ans, portant son terme à 2024. Le chef de l'Etat serait ensuite autorisé à se représenter en 2024 pour un troisième mandat, ce qui pourrait le reconduire au pouvoir.


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