Algérie

Une fiction romanesque qui fait rêver



Voilà le genre de roman dont tout un chacun peut se reconnaître, et même se retrouver, tellement la véracité des propos empruntés aux différents personnages a de quoi interpeller sur la nécessité vitale de remettre en question certains de nos comportements et pensées pour le moins archaïques. « Les ombres... » pourraient être ces gardiens du temple qui refusent tout nivellement de valeur, ou tout autre procédé qui consiste à penser librement, différemment. « ...Et l'échappée belle » serait, alors, une option, voire une opportunité à saisir pour aller vers un soi authentique dénué de scories héritées ici et là, et prétendre par la même occasion vivre sa vie comme on l'entend. Sans tenir compte de que dit-on ou que voit-on ! Ce que partage Chakib et Maria, principaux personnages du roman, participe, en effet, de cette vision de bousculer les us et coutumes, d'aller au-delà de l'interdit, et briller de mille feux et à mille lieues, tout en restituant l'algérianité et/ou l'africanité des êtres, comme pour mieux redéfinir le concept. Le ton amusant et dépouillé avec lequel Salima Mimoune relate les épreuves douloureuses des uns et des autres contraste subtilement avec la sensibilité et l'affection qui caractérisent les personnages. Ce qui rend fluide et concis la lecture du roman. « J'ai voulu dénoncer à ma façon la condition féminine, l'identité falsifiée, la privation de liberté, l'enfermement, mais aussi le malaise des femmes et des hommes », confie Mme Mimoune, économiste de formation. Sans vouloir dénigrer quiconque, ni même à verser dans la haine ? parce qu'il y a des situations qui provoquent la colère, la pitié, la haine justement ?, l'auteure a, de ce fait, traduit son vécu et celui de ses concitoyennes et concitoyens en s'impliquant dans une fiction romanesque qui fait dire. Qui fait rêver. « Les autres attendent un corps pour sombrer dans une léthargie oublieuse. Lui espère la lumière, celle de l'esprit qu'il essaie de deviner et de comprendre. Lorsque lui aussi rencontre un corps, ne sachant pas s'il a un coeur ? habitué qu'il est à suivre le chemin qui va de l'esprit au corps en passant par le c?ur ? il ne s'arrêtera pas jusqu'à atteindre une certaine frontière : celle de l'autre qui l'arrêtera en lui opposant la lumière de son esprit et de son c?ur. », écrit intelligemment l'auteure de « Les ombres et l'échappée belle » récemment édité chez l'Harmattan.Rabah Douik
« Les ombres et l'échappée belle » de Salima Mimoune, Editions L'Harmattan, prix : 25 euros


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