Algérie

Une Fiat 500 pour mon papa !



Sujet dans toutes les bouches : les prix des véhicules de la marque italienne «Fiat», qui ont surpris plus d'un. «Il faut l'équivalent de onze années de salaires pour pouvoir acheter une Fiat 500, qui est plus un gadget pour ados qu'une vraie voiture familiale», commente un internaute. «Mon papa nous prive de viande et de dessert depuis 5 ans, juste pour pouvoir acheter une petite voiture; hier, mon papa nous a acheté deux kilos de viande pour tirer un trait définitif sur un rêve irréalisable, celui d'acheter une Fiat 500» ! écrit un autre «facebooker» avec un émoticone qui en dit long sur sa déconvenue. Il est vrai, qu'à rebours des pouvoirs publics qui ont donné des assurances quant aux prix qui devaient être «raisonnables» et à la portée de l'Algérien moyen, les modèles Fiat sont commercialisés à partir de 260 millions, une somme impossible à engranger pour un travailleur salarié qui veut acquérir une bagnole. Pour d'autres, un véhicule neuf pour cette somme est une «bonne chose» quand on voit la folle sarabande qui a cours dans les marchés des véhicules d'occasion, avec des guimbardes qui peuvent atteindre des sommes impossibles. Cas concret à méditer : Ali achète un véhicule neuf en 2000 à 85 millions de centimes. Après deux ans et 100.000 km, il le vend à Kaddour pour 110 millions. Kaddour roule avec sa caisse pendant près de trois années, et la cède à Khaled pour 140 millions de centimes. Après plus de 50.000 km au compteur, Khaled qui a emmené trois fois son tacot chez le tôlier, le vend à Bachir pour 155 millions. Le même véhicule, après 23 ans d'âge, est coté aujourd'hui à 180 millions… au marché des dupes ! Reflet de nos paradoxes grandeur nature, les Algériens sont comme amoureux des vieilleries, une seconde nature chez les archéologues qui ne jettent jamais ce qui est ancien. Que ce soit des logements, des voitures ou n'importe quel objet, sa valeur est inversement proportionnelle à son âge. Un véritable défi à toutes les lois économiques. Parce que sous nos cieux très particuliers, c'est quand il pleut que les fruits et légumes prennent l'ascenseur, un pays où le lait caillé coûte quatre fois plus cher que le lait frais… Les autorités publiques pensant avoir trouvé la parade en autorisant les banques à octroyer des crédits à la consommation pour écouler les voitures importées ou produites localement. Mais du surendettement des ménages, une triste réalité dans notre pays, personne n'en a cure !


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