Algérie

Une feuille de route morte et enterrée



Pour le cinquième vendredi de mobilisation citoyenne contre le régime et pour la démocratie, les Algériens sont à nouveau descendus dans la rue pour démontrer au pouvoir qu'ils restent déterminés à obtenir son départ et que leur résolution n'est nullement entamée par les subterfuges et man?uvres qu'il a déployées pour tenter d'arracher à leur mouvement populaire un compromis lui permettant de rester acteur dévoyant du processus à mettre en place visant à l'instauration d'une nouvelle République.Ce vendredi encore, Bouteflika et son clan se sont vu signifier le rejet irrévocable de leur feuille de route et l'exigence qu'ils quittent sans préalable un pouvoir qui de l'aveu même de personnalités de leur camp est exercé par des forces extraconstitutionnelles. Cette usurpation du pouvoir devenue vérité avérée conforte le mouvement populaire dans son intransigeance à ne faire aucune concession reconnaissant à ce pouvoir d'être partie prenante à la solution de sortie de la crise politique qu'il a lui-même suscitée. Dès lors et malgré l'obstination perverse du clan présidentiel à s'en tenir à sa feuille de route, celle-ci n'a pas la moindre chance de début de mise en ?uvre. Preuve en est dans les rebuffades qu'ont essuyées Noureddine Bedoui qu'il a chargé de constituer un gouvernement à la composante censée convenir au mouvement populaire et Lakhdar Brahimi à qui il a confié mission de vendre le projet de conférence nationale inclusive prévu dans la feuille de route.
L'obstination de ce camp qui bute sur la détermination populaire à faire dégager sans condition le régime projette le pays dans une impasse qui peut donner lieu à des dérives dangereuses. Pour en prémunir le pays, le mouvement populaire doit certes continuer sa pression pour contraindre le noyau du pouvoir qui fait encore bloc autour de la feuille de route présumée avoir été concoctée par Bouteflika à renoncer à ce projet. Mais il doit également lui aussi produire une feuille de route qui fasse consensus dans ses rangs et rallie à elle les forces au sein du régime qui hésitent encore à retirer leur soutien à ce clan et à sa feuille de route en prétextant de la situation de vide qu'entraînerait le départ de Bouteflika dans les conditions posées par la mobilisation citoyenne.
Des initiatives et des propositions visant à doter le mouvement populaire d'une plate-forme politique cernant ce qui doit être entrepris pour garantir une transition pacifique devant accoucher d'une nouvelle République ont été lancées ou sont en maturation. Ce qui dénote qu'il y a prise de conscience dans ce mouvement que le « dégagisme » qui l'a agrégé n'est pas fin politique en soi pour le projet de refondation de la République et de l'Etat algérien dont il est porteur. Reste à savoir si ces initiatives et propositions susciteront des convergences qui mettront le mouvement populaire à l'abri des dissensions et discordes qui déliteraient sa principale force qu'est son unité dont il fait montre depuis cinq semaines.


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