Algérie

Une fermeture, une polémique et beaucoup d'interrogations


Le procès des responsables de la chaîne privée Al Atlas TV, fermée en mars 2014, a eu lieu jeudi dernier au tribunal de Sidi M'hamed d'Alger.L'audience s'est déroulée en présence du propriétaire de la chaîne, l'ancien ministre dans les gouvernements de Sid Ahmed Ghouzali (1992) et Ahmed Ouyahia (1995), en l'occurrence Ahmed Merani, et plusieurs responsables de ce média, dont la fermeture avait suscité une vive polémique à l'époque.
C'était en mars 2014, à quelques jours de l'élection présidentielle qui a permis au chef de l'Etat de briguer un 4e mandat. Chaîne de droit étranger qui émettait à partir de la Jordanie sur le satellite Nilesat, Al Atlas TV a payé chèrement son opposition au 4e mandat du président Bouteflika et son soutien affiché à la candidature de l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis. Mais la raison invoquée officiellement est «la location illégale du matériel du Centre international de presse (CIP) et l'absence d'autorisation nécessaire pour exercer cette activité». Ce sont d'ailleurs les principaux chefs d'inculpation retenus contre les responsables de la chaîne lors de ce procès.
Ce n'est qu'un prétexte. Lancé en juin 2013, ce canal s'est imposé, en quelques mois, comme un sérieux concurrent de la foule de chaînes privées ayant vu le jour à la même période et qui ont le même statut qu'Al Atlas TV : «chaînes algériennes offshore».
Son rôle durant la précampagne pour la présidentielle de 2014 et ses couvertures en direct des manifestations organisées par le mouvement Barakat contre le 4e mandat du président Bouteflika lui ont valu les foudres du pouvoir. Gênés par le contenu «osé» des interventions lors de ses émissions politiques et les déclarations de ses responsables, dont Ahmed Merani, sur la volonté du président Bouteflika de rester au pouvoir, les tenants du pouvoir ont vite actionné le processus de sa mise à mort.
Des gendarmes ont visité, à deux reprises, ses locaux situés à Birkhadem (Alger). Sur ordre de procureur de la République du tribunal de Sidi M'hamed, les éléments de la Gendarmerie nationale ont procédé, lors d'une première perquisition, à la saisine des caméras et du matériel de captation, avant de lui imposer l'écran noir à l'occasion d'une deuxième visite. Réagissant à cette décision, le directeur de l'information de la chaîne, Hafnaoui Ghoul, avait accusé la présidence de la République «d'avoir ordonné la mise à pied de ses journalistes». «Un haut responsable de la présidence de la République a demandé la perquisition et l'interdiction de la diffusion de notre chaîne», avait-il déclaré.
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