Algérie

Une femme de Béjaïa interpelle le président de la République



Une femme de Béjaïa interpelle le président de la République
La rédaction de La Nouvelle République a reçu une communication téléphonique inédite et très émouvante et qui nécessite une attention particulière. Au bout du fil, Mme Béchar Fatsiha, qui, selon sa voix, semble âgée, fatiguée et qui a éclaté en sanglot dès le début de notre conversation. « SVP, messieurs les journalistes, je suis victime d'une grande ?'hogra , j'ai été humiliée dans mon pays, faites remonter à Monsieur le Président de la République ». En effet, nous avons eu du mal à comprendre la demande de la dame qui parlait doucement et qui pleurait en même temps. Malgré nos efforts, nous n'avons pas réussi à calmer notre interlocutrice lors de cette première conversation téléphonique. Tout ce que nous avons compris est que la dame en question voulait, par le biais du journal, alerter et interpeller le président de la République sur les souffrances dont elle fait l'objet. « Je veux que le président de la République M. Abdelmadjid sache que les autorités de Béjaïa se sont acharnées sur ma personne uniquement parce que je l'ai saisi par courrier lui demandant d'intervenir dans mon cas ».
Notre interlocutrice a continué à nous expliquer ses déboires mais sans parvenir à retenir ses larmes et ses émotions. Après avoir écouté attentivement les propos de Mme Bechar Fatsiha, celle-ci nous a également demandé de l'aider à obtenir un rendez- vous avec M. le ministre de l'Intérieur. Nous avons tout de même réussi à obtenir les coordonnées de cette dame et nous lui avons proposé de nous expédier un courrier et de l'accompagner par des documents, que ce soit par Fax ou par Email du journal. Quelques minutes seulement, nous avons reçu plus d'une dizaine de documents dont une correspondance émanant de la présidence de la République. Nous avons également reçu une vidéo qui montre la dame en question allongé sur un lit, des tuyaux dans le nez, certainement lors d'une séance de perfusion. Après avoir donné lecture aux différents documents, nous avons compris qu'il s'agit d'un problème de logement. La dame en question a été inscrite sur la liste des bénéficiaires de relogement dans le cadre de l'opération dite, résorption de l'habitat précaire « RHP » dans la wilaya de Béjaïa. Cette dame aurait habité près de 25 ans dans ces bidonvilles et que les autorités ont décidé de les démolir et de reloger les habitants de cette cité dans des logements neufs. L'ensemble des habitants recensés dans le cadre de cette opération ont été relogé à l'exception de cette dame qui figurait sur la liste des bénéficiaires. La dame de Béjaïa a expliqué dans son courrier que lors de la distribution des clefs des nouveaux logements, elle était à l'étranger pour des soins. Elle a également expliqué qu'elle a tenté de rentrer en Algérie pour pendre les clefs du logement mais sans résultat. Cette période a coïncidé avec la tragédie du Covid-19 où les moyens de transport ont été bloqués dans le monde entier. Les affirmations de la dame ont été confirmées par le secrétaire général de la daïra de Béjaïa. Ce dernier a également avoué que la daïra a été destinataire d'un courrier envoyé par la wilaya (Cabinet) accompagné d'une correspondance en provenance de la présidence de la République. Notre interlocuteur n'a pas souhaité répondre à nos questions sans l'autorisation de la cheffe de daïra. Les services de la daïra auraient refusé d'appliquer les directives de la présidence de la République
Selon les déclarations de la dame en question, les autorités de la wilaya de Béjaïa et surtout la daïra auraient refusé d'appliquer les directives de la présidence de la République leur ordonnant de prendre en charge son cas.
Pour en savoir plus à ce sujet, nous avons, à maintes reprises, tenté de joindre le wali de Béjaïa, le chef du Cabinet, le secrétaire général mais sans résultat. Nous avons insisté également durant plus d'une semaine de joindre la cheffe de daïra mais en vain. A chaque fois, la secrétaire nous apprend que la cheffe de daïra est occupée, qu'elle est injoignable et que son bureau est en travaux, etc. La secrétaire de la cheffe de daïra n'a pas manqué également de déclarer que sa première responsable ne ménage aucun effort pour aider, selon elle, les personnes en difficultés.
Après plusieurs coups de fil, nous avons compris que la cheffe de daïra aurait refusé de s'exprimer à ce sujet. Durant notre dernière conversation, la secrétaire de la cheffe de daïra nous demandé de rester en ligne afin qu'elle puisses nous mettre en relation, soit avec la première responsable de cette institution, ou avec le secrétaire général.
Quelques minutes après, la secrétaire revient au téléphone pour nous dire ce qui suit : « Je n'arrive pas à joindre ni la cheffe de daïra et ni le secrétaire général». Nous avons expliqué à la secrétaire de laisser un message aux deux responsables que nous voulons avoir une réponse à notre question à savoir : «Pourquoi, les directives de la présidence de la République, n'ont pas été prises en compte ?». Nous avons également fait savoir à cette dernière que par faute de recevoir une réponse, nous allons donner notre papier sur le journal sans l'avis des responsables de la daïra de Béjaïa. Cet état de fait n'aurait pas plu à la secrétaire de la cheffe de daïra qui indiqué que, selon elle, la daïra a fait son travail avant de couper le téléphone. Nous avons tout de même tenté de joindre notre interlocutrice mais cette dernière a refusé de décrocher le téléphone. En somme, seul le président de l'Assemblée populaire de wilaya (P/APW) a accepté de répondre à nos questions. Ce dernier a chargé son secrétariat de le mettre en relation avec la direction du journal. «Je suis le représentant des citoyens de la wilaya de Béjaïa mais je ne suis pas le décideur qui n'est autre que l'administration. Tout ce que je peux faire et de relancer le wali par courrier sur l'affaire de cette dame».
Nous avons donné ici les déclarations du président de l'APW de Béjaïa. Nous y reviendrons.
Moncef Redha


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