Algérie

Une fausse polémique



Ne tombant pas dans le piège de l'invective, Lamamra a choisi une leçon de diplomatie comme guise d'argumentaire.Que s'est-il réellement passé lors du déplacement de l'ambassadeur de France dans les wilayas de Tizi-Ouzou et de Béjaïa' A-t-il mal mesuré ses propos en parlant de quotas de visas spécifiques à la Kabylie' Ou ses propos ont-ils été mal interprétés'Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a qualifié jeudi dernier à Alger, les propos attribués à l'ambassadeur de France en Algérie de «malheureux».«Si des propos, qui sont tenus dans des circonstances que je ne connaîs pas, sont de nature à soulever des questions de ce genre, à susciter des commentaires, des interrogations, des perceptions différentes et antagonistes, cela signifie que les propos en question ont été certainement malheureux», a t-il indiqué, jeudi dernier, en début d'après-midi lors d'une déclaration à la presse au terme de l'audience accordée au commissaire européen chargé de la Politique européenne de voisinage, Johannes Hahn.Ne tombant pas dans le piège de l'invective, Lamamra a choisi une leçon de diplomatie comme guise d'argumentaire. Pour le chef de la diplomatie algérienne, de tels propos représentent «plus une moins-value qu'une plus-value, alors même que les exigences de notre métier de diplomate est de favoriser, en toutes circonstances, les propos qui rassemblent et non les propos qui divisent».En diplomatie, «qui est notre métier, on ne doit pas faire de discrimination entre les citoyens du pays auprès duquel on est accrédité», a précisé Lamamra, faisant observer qu' «encore une fois, le rôle principal du diplomate, accrédité auprès du chef de l'Etat, est d'ouvrir des ponts, promouvoir les échanges et les relations d'amitié et de coopération». Une sortie des plus «rudes» qui a de suite fait réagir la chancellerie française. Dans l'après-midi même, elle a publié un communiqué pour démentir les propos qui ont été attribués à l'ambassadeur Bernard Emié.A la lecture de ce communiqué, «très diplomatique», Bernard Emié laisse entendre que ses propos qui ont été dits dans une discussion privée, et non à la presse, ont été déformés. «En déplacement en Kabylie, l'ambassadeur de France n'a pas tenu à la presse les propos qui lui ont été attribués mais a simplement souligné au cours d'une réception à caractère privé avec la communauté française qu'il constatait que les habitants de cette région prenaient toute leur part dans les échanges entre l'Algérie et la France», est-il précisé dans ce communiqué.«La France n'a aucune politique de quotas d'aucune sorte en matière de visas qu'elle traite dans un esprit d'égalité et de non-discrimination», ajoute la même source. «Nous regrettons que ces propos aient pu être mal interprétés et réaffirmons le principe fondamental d'égalité et de non-discrimination qui fonde la politique de la France et les relations franco-algériennes»., est-il encore soutenu. Bref, une nouvelle polémique provoquée d'un rien. Mais elle vient refroidir encore plus les relations tendues entre les deux pays ces dernières semaines, notamment après le fameux tweet du Premier ministre français Manuel Valls. Pourtant, le ciel entre Alger et Paris était d'un bleu clair depuis l'arrivée de François Hollande au pouvoir.




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